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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 437 —<br />

marchaient à la suite des troupes. Les bataillons, rangés<br />

depuis le<br />

déroulaient<br />

Château-Neuf jusqu'au<br />

au flanc de la colline,<br />

bord de l'Hamoun,<br />

sur un espace de près<br />

se<br />

de<br />

trois quarts de lieue, comme un long serpent de fer.<br />

» Le ciel était sans nuages ; ce beau soleil de décembre<br />

d'Afrique, plus beau que le soleil du mois de mai à Paris,<br />

éclairait la foule, le port et la ville. La vaste baie, unie<br />

comme un miroir d'azur, semblait se prêter à la joie de la<br />

terre, et les murmures des flots qui baignaient les rochers<br />

du fort étaient si doux, qu'on eût dit le murmure d'un ruisseau.<br />

Au fort l'Hamoun, un pavillon est hissé; la Pauline<br />

a quitté Mers-el-Kébir, elle double bientôt la pointe, rase<br />

les rochers et s'arrête à quelques mètres du quai. Tous les<br />

regards se portent vers le navire, le canot-major du Caméléon,<br />

avec ses matelots en chemises blanchjs, au col bleu,<br />

se tient près de l'échelle : les rames sont droites, saluant<br />

du salut réservé aux amiraux le soldat qui a versé son sang<br />

et supporté la captivité pour l'honneur du drapeau.<br />

» Le canot s'éloigne du navire, la foule devient<br />

cieuse; on était avide de voir ceux qui<br />

silen-<br />

avaient tant souifert.—<br />

Ils accostent;le général de Lamoricière le premier<br />

tend la main au commandant de Cognord,<br />

l'effusion d'un soldat.<br />

et l'embrasse avec<br />

— La musique des régiments entonna<br />

alors un chant de guerre, et elle répondait si bien aux sentiments<br />

de ce peuple entier, que vous jaillir de tous les regards,<br />

eussiez vu des éclairs<br />

des larmes couler de tous les<br />

yeux, à mesure que le son, roulant d'écho en écho, allait<br />

porter à travers tous les rangs la bonne nouvelle de<br />

l'arrivée. On se remet en marche, les tambours battent<br />

aux champs, les soldats présentent les armes, les drapeaux<br />

saluent, et ils s'avancent ainsi, avec une escorte d'officiers,<br />

traversant tous les respects. »<br />

M. de Castellane raconte ensuite l'arrivée du maréchal<br />

Bugeaud à Oran. « Le lendemain, dit-il, les réceptions officielles<br />

commencèrent. Le vieux maréchal était debout dans<br />

•cette grande salle mauresque du Château-Neuf, dont les

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