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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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rage n'avait pas iaibli un instant durant ces longs mois<br />

d'épreuve.<br />

» Tous cependant étaient pressés d'arriver sur une terre<br />

française ; aussi, comme le vent soufflait du détroit, ils<br />

s'embarquèrent sur la balancelle, et, douze heures après,<br />

le colonel de Mac-Mahon et la petite garnison de Djemma-<br />

Ghazaouat fêtaient, clans un repas de famille, à quelques<br />

lieues du marabout de Sidi-Brahim, témoin de leur héroïque<br />

valeur, le retour de ceux que l'on croyait perdus. Quant à<br />

M. Durande, il s'était dérobé aux félicitations de tous ; impatient<br />

d'accomplir jusqu'au bout sa mission, il avait repris<br />

la mer, afin d'annoncer au général la bonne nouvelle. »<br />

Interrompons un instant le récit de M. de Castellane.<br />

Pendant que le colonel de Mac-Mahon, avec ses officiers,<br />

fêtait le retour des prisonniers, arriva le Véloce, avec<br />

Alexandre Dumas. L'illustre romancier ayant appris, à<br />

Mélilla, que les prisonniers venaient de partir pour Djemma-<br />

Ghazaouat, avait supplié le commandant de la corvette de<br />

le conduire auprès d'eux, ne voulant pas manquer l'occasion<br />

de voir les héros de Sidi-Brahim. Il arriva au milieu du<br />

banquet, s'assit parmi nos officiers, et fut étincelant de<br />

coeur et d'esprit.<br />

Un seul des prisonniers n'assistait pas au banquet ;<br />

c'était le triste héros d'Aïn-Temouchent, le lieutenant<br />

Marin, écrasé dans sa honte.<br />

« Nous obtînmes, continue M. de Castellane, tous ces<br />

détails à grand peine ; mais enfin, le thé et le grog aidant*<br />

M. Durande avait parlé ; on en savait assez pour écrire sur-<br />

le-champ à M. le maréchal, qui arrivait à Mostaganem par<br />

la vallée du Chélif, et, tandis que l'un de nous menait le<br />

brave enseigne prendre un repos si bien gagné, le colonel<br />

de Martimprey, assis devant le bureau du général, écrivait<br />

sous sa dictée la lettre que les cavaliers arabes allaient<br />

porter en toute hâte. L'année précédente, c'était une clé- .<br />

pêche du colonel de Martimprey qui avait donné la première<br />

nouvelle du désastre; chargé d'une mission pour Djemma,

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