11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— 100 —<br />

à Alger la nouvelle de la chute de Charles X. Un bâtiment<br />

de guerre vint ensuite officiellement communiquer<br />

avec l'amiral Duperré au nom du roi Louis-Philippe. Le<br />

maréchal de Bourmont ne fut avisé de rien ; on craignait<br />

qu'il ne s'embarquât pour Marseille avec l'armée<br />

d'Afrique et ne marchât sur Paris. Cette crainte était<br />

puérile, car il eût fallu que la flotte consentît à faire cause<br />

commune avec le maréchal et à ti-nsporter l'armée sur<br />

les côtes de la Provence. Un peu plus tard, Bourmont<br />

reçut un pli du maréchal Gérard, ministre de la guerre,<br />

qui le priait de rester provisoirement à Alger et de faire<br />

évacuer Bône et Oran.<br />

Ce dernier ordre était motivé par la crainte d'une rupture<br />

avec l'Angleterre, qui avait pris une attitude menaçante<br />

à la suite de notre nouvelle révolution.<br />

Le 2 septembre, arriva à Alger le général Clauzel. Le<br />

maréchal de Bourmont lui remit aussitôt le commandement,<br />

et demanda à l'amiral Duperré un bâtiment de guerre<br />

pour le conduire à Gibraltar ou à Cadix avec sa famille.<br />

Duperré, qui venait de mettre à la disposition d'Hussein-<br />

Dey, un chef de forbans, une frégate de l'État, eut le<br />

triste courage de refuser la même faveur à un maréchal<br />

de France victorieux, mais appartenant au parti politique<br />

qui venait de succomber. Bourmont dut noliser à ses frais<br />

un brick autrichien, VAmalissimo, capitaine Gagrizza.<br />

Quelques mois plus tard, le capitaine Gagrizza écrivit :<br />

« J'étais à terre, présent à l'embarquement du maréchal<br />

de Bourmont; il était accompagné de deux de ses fils et<br />

de deux domestiques. Leur bagage était -si peu de chose,<br />

que deux de mes marins suffirent à les porter. Un de ses<br />

fils avait sous son bras un petit coffret; je lui offris de<br />

m'en charger, il refusa mon offre, ce qui me fit soupçonner<br />

qu'il contenait quelque objet de grand prix. Voyant cependant<br />

que quelques jours après, ce coffret n'était pas ren-<br />

fermé, j'en fis l'observation au maréchal qui me répondit<br />

en me montrant le contenu:

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!