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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 162 —<br />

visage duquel on apercevait à peine de temps à autre une<br />

fugitive crispation que lui arrachait la douleur. Aussi,<br />

comme il était populaire ! A la suite des razzias où il<br />

excellait, sa première pensée était de faire faire bombance<br />

à ses soldats. Avec Changarnier, disaient les soldats, on<br />

sent toujours le mouton. Cela sent le mouton, répétaient<br />

en riant les chasseurs à pied du 6° bataillon en chargeant<br />

l'émeute parisienne au 13 juin 1849.<br />

Le général aimait à rédiger ses ordres lui-même ; aussi<br />

se contentait-il d'un seul aide de camp. Pendant plusieurs<br />

années, ce lut le capitaine Pourcet (1). M. de Carayon-<br />

Latour, charmant jeune homme, chevaleresque et brave,<br />

dont tous les militaires de la vieille armée d'Afrique ont<br />

gardé un excellent souvenir, devint aussi quelque temps<br />

son officier d'ordonnance.<br />

Les chevaux du général étaient célèbres. Cousscouss<br />

était un petit cheval kabyle, trapu, râblé, redressant la<br />

tête au sifflement des balles. Son insouciance du danger,<br />

sa docilité pour porter son maître aux endroits les plus<br />

dangereux, avaient fait dire aux soldats : « C'est diable sur<br />

diable. » Cousscouss ne fut jamais ûiessé.<br />

Un autre de ses chevaux, Max, grand cheval allemand,<br />

fut moins heureux que Cousscouss ; il lut blessé plusieurs<br />

fois sous le général, et finit par être tué. Les soldats improvisèrent<br />

sur Max une complainte burlesque dont nous<br />

détachons quelques couplets :<br />

Le pauvre Max est mort,<br />

Mironton, ton ton, mirontaine,<br />

Le pauvre Max est mort,<br />

Mort et pas enterré ! (bis.)<br />

Il était v'nu d'Allemagne,<br />

Mironton, ton ton, mirontaine ;<br />

11était v'nu d'Allemagne<br />

Pour aller en Alger. (bis.)<br />

(1) Celui qui, généralde division, fut rapporteurdans le procès du maréchal<br />

Bizaine.

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