11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 413 —<br />

redise surtout à ces mères, à ces soeurs, à ces épouses en<br />

deuil... Leurs larmes couleront moins amères, et leurs<br />

coeurs seront consolés par l'espérance de retrouver, dans<br />

une meilleure vie, ceux qu'elles ont perdus.<br />

» La France entière est avec vous ; elle sera reconnaissante<br />

de l'acte religieux que vous venez d'accomplir.<br />

» Recouvrons d'un peu de terre les restes glorieux de nos<br />

frères sacrifiés. Plus tard, sans doute, lorsque des villages<br />

et des villes couvriront cette Algérie française, on élèvera<br />

ici, à la place où nous sommes, un monument digne de<br />

notre grande nation, et le guerrier viendra, comme autrefois<br />

les anciens preux, aiguiser son épée sur la pierre de<br />

cette tombe, avant d'aller, s'il en était besoin encore, combattre<br />

et vaincre nos turbulents ennemis. »<br />

Le souhait de l'abbé Suchet fut exaucé plus tard. A deux<br />

cents pas de Djemma-Ghazaouat, devenu Nemours, à l'ombre<br />

des caroubiers, une pierre funéraire recouvre l'endroit<br />

où furent déposés les ossements réunis de nos officiers et<br />

de nos soldats.<br />

Un malheur, dit le proverbe, n'arrive jamais seul. L'impression<br />

produite sur l'armée d'Afrique, par le fatal combat<br />

de Sidi-Brahim, était douloureuse, mais exempte d'amertume<br />

; il n'en fut pas de même lors de la triste affaire<br />

d'Aïn-Témouchent, désastre pour nous entaché de honte.<br />

Il s'agissait d'un fait sans précédent dans les annales d'Afrique<br />

: la reddition, sans combat, de deux cents hommes à<br />

l'ennemi.<br />

, Après sa facile victoire de Sidi-Brahim, Abd-el-Kader<br />

avait traversé la tribu des Traras et celle des Beni-Arneur,<br />

qu'il avait entraînées à sa suite. Là résistance opiniâtre<br />

de ces deux tribus avait frappé Cavaignac, et lui donnait<br />

lieu de craindre que ses troupes ne fussent victimes<br />

d'une catastrophe. Il songea d'abord au poste d'Aïn-Témouchent,<br />

où commandait le, capitaine Safrane, du 2° bataillon<br />

de zouaves. Nous, avons raconté, clans le chapitre<br />

consacré aux zouaves, comment cet intelligent officier

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!