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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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il avait dû transmettre tous les détails du combat de Sidi-<br />

Brahim, et maintenant c'était encore sa main qui allait annoncer<br />

la délivrance de ceux dont, par deux fois déjà, il<br />

avait raconté la terrible histoire. Aussi, lorsque nous nous<br />

étions approchés du bureau, nous avait-il écartés en disant :<br />

« Pour cette fois, je prends votre place ; laissez-moi, je<br />

suis superstitieux. »<br />

« Les courriers expédiés, chacun regagna son lit, et le<br />

lendemain, réunis au déjeuner, nous nous réjouissions à la<br />

pensée de revoir bientôt nos compagnons d'ar.mes, car<br />

l'ordre venait d'être envoyé de faire repartir pour Djemma<br />

le Véloce, que l'on attendait à chaque heure, sans lui laisser<br />

le temps de s'amarrer, lorsqu'on vint annoncer que le Véloce<br />

était signalé au l^rge, avec le cap sur Alger. L'embarras<br />

était grand : pas de bateau à vapeur, un vent du détroit<br />

qui rendait toute navigation à voile impossible. Le Caméléon,<br />

bateau à vapeur du maréchal, venu pour l'attendre,<br />

avait éprouvé une forte avarie, qui ne lui permettait pas<br />

de reprendre la mer avant quarante-huit heures.<br />

» On ne savait comment se tirer d'affaire, lorsque d'honorables<br />

négociants d'Oran, MM. Dervieux, apprirent l'embarras<br />

où se trouvait le général Lamoricière. Ils possédaient<br />

un petit bateau à vapeur, la Pauline, qui faisait le<br />

service d'Espagne, ils le lui offrirent, ne demandant même<br />

pas le prix du charbon brûlé. Douze heures après, la Pauline<br />

mouillait en rade de Djemma-Ghazaouat, pendant que<br />

le maréchal, de son côté, recevait les dépêches à Mostaganem,<br />

et annonçait son arrivée pour le lendemain. Dans<br />

la nuit, la Pauline était de retour, et, dès cinq heures du<br />

matin, l'état-major expédiait des ordres. A sept heures,<br />

les troupes descendaient vers la marine pour aller recevoir<br />

les prisonniers. La ville entière était en joie, chacun avait<br />

mis ses habits de fête ; gens du midi et gens du nord, le<br />

Valencien au chapeau pointu, l'Allemand lourd et blond,<br />

le Marseillais à l'accent bien connu, toute la foule bariolée<br />

enfin, les femmes surtout, toujours avides de spectacles,

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