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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 165 —<br />

Le vieux lion se réveilla en 1870. Un commandement lui<br />

fut refusé, mais l'empereur l'admit dans son état-major.<br />

« — Vous vous ralliez à l'empire? lui demanda-t-on.<br />

» — Je me rallie, répondit le vieux brave, à la patrie<br />

»<br />

en<br />

danger.<br />

Après le départ de l'empereur pour l'armée du camp de<br />

Châlons, le général Changarnier resta à Metz et fit partie<br />

du conseil de défense. Le soir du combat de Servigny,<br />

nos soldats virent arriver au milieu d'eux un vieillard à la<br />

moustache blanche.<br />

« —^Changarnier ! s'écria-t-on sur toute la ligne.<br />

» — C'est moi, mes enfants, c'est moi, répondit le brave<br />

général qui avait emprunté un uniforme au maréchal<br />

Leboeuf.<br />

» — La casquette ! cria-t-on.<br />

» — Non, pas la casquette ! La charge ! c'est le moment ! »<br />

Et la charge sonna, et tous, officiers et soldats, s'élancèrent<br />

en avant sans tirer un coup de fusil.<br />

« Si vous aviez vu ça, dit plus tard un sergent chevronné,<br />

si vous aviez vu le vieux bédouin se tourner vers les tambours<br />

pour faire sonner la charge ! Cela m'a rappelé la<br />

Grimée, le Mamelon-Vert et l'assaut de Malakoff. »<br />

Ce soldat patriote eut la douleur d'être envoyé par le<br />

maréchal Bazaine auprès de l'état-major allemand pour<br />

négocier la reddition de l'armée française. Ici, il faudrait<br />

écrire l'histoire du général avec un mélange de sang et de<br />

larmes ; nous préférons nous arrêter, renvoyant le lecteur<br />

aux admirables Récits militaires du général Ambert.<br />

Le général Changarnier mourut le 14 février 1877. Monseigneur<br />

Perraud, évêque d'Autun, a fait de lui, dans la<br />

cathédrale de la vieille cité éduenne, un magnifique éloge<br />

funèbre. « Non seulement pour la France d'aujourd'hui,<br />

s'est écrié l'éminent prélat, mais pour celle de demain, il<br />

s'appellera, il s'appelle Changarnier ! »<br />

Dans le Journal des Débals, Cuvillier-Fleury, le 6 marc<br />

1877, a tiré de Salluste le portrait du général Changarnier:

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