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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 188 —<br />

Pendant ce temps, Abd-el-Kader, au repos, disait à son<br />

entourage : « J'attends<br />

vient me rendre. »<br />

l'hommage que le sultaa de France<br />

Pour qui connaît le caractère des Arabes, ces petites<br />

choses ont une importance incalculable. Le général Bugeaud<br />

aborda enfin l'émir entouré d'un groupe considérable<br />

de cavaliers; les contingents arabes, au nombre<br />

d'environ dix mille hommes, couronnaient les hauteurs<br />

environnantes. Abd-el-Kader précédait de quelques pas<br />

son escorte, guidant avec une supérieure adresse un ma-<br />

gnifique cheval noir : tantôt il enlevait sa monture des.<br />

quatre pieds à la fois, tantôt il la faisait marcher sur les<br />

deux pieds de derrière, et tous ces mouvements, il les<br />

exécutait avec la plus grande aisance.<br />

Dès qu'il fut à portée de la voix, le général Bugeaud,<br />

lançant son cheval au galop, arriva sur Abd-el-Kader en<br />

lui tendant cavalièrement la main ; l'émir la prit, la serra<br />

avec un air de condescendance affectueuse, et demanda au<br />

général des nouvelles de sa santé. « Fort bien, lui répondit<br />

celui-ci, et toi? » puis, pour abréger les longs préambules<br />

du cérémonial arabe, il mit pied à terre et engagea<br />

Abd-el-Kader à en faire autant. L'émir saute à terre avec<br />

une prestesse sans égale, et s'assied immédiatement : il<br />

voulait ainsi établir sa supériorité aux yeux des siens.<br />

Devinant sa pensée, le général français se plaça aussitôt<br />

auprès de lui. Alors la nouba ou musique d'Abd-el-<br />

Kader, composée de tamtams et de haut-bois, criarde et<br />

assourdissante, commença à préluder ; comme elle eût<br />

rendu toute conversation impossible, le général Bugeaud<br />

la fit retirer et commença la conversation en ces ter-<br />

mes :<br />

« Sais-tu qu'il y a peu de généraux qui eussent osé signer<br />

le traité que j'ai conclu avec toi? Je n'ai pas craint de<br />

t'agrandir et d'ajouter à ta puissance, parce que :e suis<br />

assuré que tu ne feras usage de la grande existence que<br />

nous te donnons que pour améliorer le sort de la nation

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