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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 244 —<br />

d'Abd-el-Kader ; en Algérie, disait-il, c'est le plus léger qui<br />

finit par être le plus fort. Les prédécesseurs du général se<br />

plaignaient constamment de leurs énormes convois sans<br />

avoir l'énergie de s'en débarrasser ; lui eut le courage de se<br />

heurter de front aux principes admis et à la routine, aux<br />

théories et aux sophismes qui avaient résisté à dix années<br />

d'expérience.<br />

Il ne voulut plus une seule voiture dans ses expéditions<br />

et créa, au moyen de mtdets, un système de transports<br />

mobiles qui dure encore de nos jours malgré les perfectionnements<br />

apportés à nos voies de communication.<br />

Il ne voulut admettre aussi que peu d'artillerie, sans la<br />

supprimer complètement, car elle est utile pour soutenir le<br />

moral des troupes quelque excellentes qu'elles soient, mais<br />

il la réduisit au strict nécessaire. C'était une véritable<br />

révolution dans la guerre d'Afrique ; l'armée sentit<br />

que l'on sortait de la voie inconséquente des tâtonnements.<br />

Elle ne tarda pas à constater que les mulets<br />

les ministres (i), passaient partout, qu'ainsi les fatigues,<br />

du soldat étaient considérablement diminuées parce qu'il<br />

n'était plus dans l'obligation de prendre la pioche pour<br />

tracer une route aux voitures, et que l'on pouvait enfin<br />

atteindre ces insaisissables ennemis qui nous échappaient<br />

toujours auparavant.<br />

Dès les premières fois que les soldats de notre armée<br />

aperçurent au combat le vainqueur de la Sickah, ils admirèrent<br />

cette mâle figure à laquelle était attachée une supérieure<br />

expression d'énergie, de finesse et de calme, et au<br />

milieu de laquelle brillait un oeil bleu qui avait des éclairs<br />

dans le danger, et tous furent animés de cette confiance qui<br />

rend les armées invincibles.<br />

(1)Lessoldatsd'Afriqueontappeléainsiles muletsparcequ'ilssontchargésdes<br />

affairesdel'Etat. C'estl'explicationqui futdonnésa un ministrede Louis-Philippe,<br />

chargéd'unemissiona Constantine, et quis'étonna,a unmauvaispassagedela roule,<br />

d'entendrelestrainglotsousoldatsdu train,crieravecforcejurons: Hue! ministre!<br />

11estbienentenduquele vraiministreritbeaucoup.

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