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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 8B —<br />

glis n'insistèrent pas ; ils se contentèrent de l'autorisation<br />

de faire partie des équipages de la flotte, où ils ne pouvaient<br />

dépasser le grade de raïs ou capitaine.<br />

Les janissaires logeaient dans les casernes d'Alger au<br />

nombre de sept, lesquelles étaient autrement confortables,<br />

grâce au travail des esclaves qui suppléait à l'incurie<br />

turque, que nos casernes européennes où les soldats sont<br />

trop souvent entassés. Les janissaires étaient par chambrées<br />

de trois. Ils ne s'occupaient même pas de fourbir<br />

leurs armes ;ce soin, ainsi que tous les autres travaux des<br />

casernes, était dévolu aux esclaves payés par le trésor<br />

public.<br />

Les Turcs établirent trois beylicks, celui d'Oran ou du<br />

couchant, celui de Titteri ou du midi, et celui de Constantine<br />

ou du levant. Ils dominèrent durement le peuple arabe.<br />

Despotes redoutés sur terre, au point qu'un de leurs cavaliers<br />

rencontrant un Maure ou un Arabe mieux monté que lui<br />

lui ordonnait de mettre pied à terre et s'emparait sans<br />

façon de son cheval, brigands redoutés sur mer, engraissés<br />

par les fruits d'un double pillage, ils menaient une existence<br />

d'un certain éclat.<br />

Ils pratiquaient avec, un grand succès la politique de<br />

bascule, et dominaient surtout les Arabes en favorisant<br />

leurs instincts querelleurs, en attisant les luttes intestines<br />

entre les tribus, et en maintenant avec soin la division entre<br />

les chefs. Ils les dominaient aussi par la terreur ;<br />

leur justice était inflexible et ressemblait bien souvent<br />

à l'assassinat; la cruauté de leurs procédés de répression<br />

était inconcevable. En 1752, quelques tribus arabes se révoltèrent<br />

dans le beylick d'Oran ; elles obtinrent d'abord,<br />

quelques faibles succès et finirent par mettre le «iège<br />

devant Oran. Le bey Mohamed el M'kellech reçut quelques<br />

renforts d'Alger, fit une sortie, battit les assiégeants et<br />

leur tua un millier d'hommes. Il fit aussitôt couper trois<br />

cents têtes qu'il fit saler et exposer sur les murs de la<br />

ville. L'insurrection s'éteignit du coup ; mais Tannée sui-

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