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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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plus se tenir sur ses jambes. Les camarades se disposaient<br />

à l'emporter, quand l'émir lui demanda encore :<br />

« Lorsque tu as coupé la tête de cet homme, comment t'y<br />

es-tu pris pour pouvoir rapporter à la fois cette tête et tes<br />

armes?<br />

» — Je tenais mon fusil d'une main et la tête de l'autre.<br />

» — C'est-à-dire que tu portais tes armes de manière à<br />

ne pouvoir en faire usage. Qu'on lui donne encore deux<br />

cent cinquante coups de bâton. »<br />

C'était la mort ; et la victime expira au vingtième coup.<br />

Abd-el-Kader, s'adressant ensuite aux réguliers présents<br />

à l'exécution, et les ayant fixés avec ses yeux durs, ajouta<br />

:<br />

« Faites savoir à vos camarades que je saurai me faire<br />

obéir: plus de têtes. »<br />

Tous se le tinrent pour dit.<br />

Ce qui détermina le maréchal Bugeaud à confier la négociation<br />

de l'échange des prisonniers à Monseigneur Dupuch<br />

fut l'audacieux coup de main exécuté parles Hadjoutes<br />

dans la nuit du 4 octobre 1810. La diligence de Douera à<br />

Alger fut enlevée près du village de Dély-Ibrahim, à onze<br />

ou douze kilomètres d'Alger. Parmi les personnes tombées<br />

au pouvoir des Arabes, se trouvait le sous-intendant militaire<br />

Massot, qui se rendait à Alger pour présenter ses<br />

adieux à son supérieur hiérarchique, l'intendant Verdun,<br />

rentrant en France. Le ruban de la Légion d'honneur que<br />

M. Massot portait à la boutonnière fit croire d'abord aux<br />

Hadjoutes, prompts comme tous les Arabes à se monter<br />

l'imagination, qu'ils venaient de s'emparer tout au moins<br />

d'un général. L'erreur fut reconnue, mais il n'en demeura<br />

pas moins constant pour eux que la capture était importante.<br />

L'ennemi réussissait parfois à enlever des détachements<br />

de troupes. Le 12 août 1840, un capitaine, M. Morizot,.<br />

envoyé en reconnaissance du côté du Mazafran avec deux<br />

cents hommes d'infanterie, négligea les précautions habi-

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