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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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dre les événements, sans combattre. Il voulut donc négocier<br />

avec El-Guennaoui, kaïd d'Ouchda ; mais, dans une<br />

entrevue qu'eut celui-ci avec le général Bedeau, des coups<br />

île fusil furent tirés par les hordes indisciplinées du Maroc,<br />

et le général français ne fut dégagé qu'avec grand'peine.<br />

Les émissaires d'Abd-el-Kader faisaient ainsi leur possible<br />

pour faire rompre les pourparlers pacifiques. Le maréchal<br />

Bugeaud ébranla alors sa colonne, livra aux Marocains un<br />

combat des plus rudes, et entra du coup à Ouchda.<br />

La patience de la France était à bout ; une escadre de<br />

huit navires partit de Toulon à la fin de juin 1844 sous les<br />

ordres du prince de Joinville, et notre consul à T-vnger eut<br />

l'ordre d'obtenir : 1° la dissolution des corps d'armée disséminés<br />

sur la frontière algérienne ; 2° la punition djs caïds<br />

ou chefs qui avaient violé le droit des gens à notre égara en<br />

attaquant nos troupes sur le sol algérien; 3° l'expulsion<br />

d'Abd-el-Kader, ou tout au moins sa ranslation sur les<br />

côtes de l'Océan ; 4" la délimitation exacte des frontières,<br />

de façon à éviter tout conflit ultérieur.<br />

A ces justes réclamations le gouvernement de Fez répondit<br />

par des fins de non-recevoir et des récriminations<br />

sans nombre. Il eut l'impudence d'accuser le maréchal Bu-<br />

geaud d'avoir marché jusqu'à Ouchda et ne voulut pas<br />

reconnaître le tort de El-Guennaoui, qui avait pénétré sur<br />

notre territoire, dont, disait-il, les limites étaient contestables.<br />

Enfin il ne consentait à punir le caïd que si le maréchal<br />

Bugeaud était rappelé en France.<br />

Le consul d'Angleterre, qui voulut s'interposer, dut renoncer<br />

à son oeuvre de conciliation, en présence des subtilités<br />

de droit musulman et des moyens dilatoires mis en<br />

avant pourrendre impossible un arrangement raisonnable.<br />

Notre consul général à Tanger envoya un ultimatum ; on<br />

répondit de nouveau qu'avant tout en exigeait l'éloignement<br />

du maréchal. Le 5 août au soir, le prince de Joinville<br />

dut commencer les hostilités, et résolut de bombarder<br />

Tanger dès le lendemain; il partit avec les trois vaisseaux

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