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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 424 —<br />

Au nombre de ces prisonniers, relativement anciens, se<br />

trouvait le célèbre Escofiîer, trompette aux chasseurs d'Afrique.<br />

Voici dans quelles circonstances fut pris cet intrépide<br />

soldat.<br />

A la fin de septembre 1843, le général Lamoricière, dans<br />

l'espoir de surprendre Abd-el-Kader, qui essayait de rassembler<br />

quelques-uns des débris de la Smala, dispersée<br />

par le duc d'Aumale, s'était porté sur Sidi-Yusuf avec sa<br />

cavalerie et deux bataillons d'infanterie sans sacs. Quelques<br />

centaines de fantassins arabes y furent trouvés rangés en<br />

bataille, et le colonel Morris les chargeait, lorsque quatre<br />

cents cavaliers rouges de l'émir parurent sur notre flanc<br />

droit. Le colonel n'eut que le temps de prescrire un<br />

à-droite à deux de ses escadrons, et laissa marcher les<br />

deux autres sous les ordres du capitaine de Cotte. Celui-ci,<br />

en abordant l'infanterie ennemie, eut son cheval tué sous<br />

lui. Mettant aussitôt pied à terre, le trompette Escoffier,<br />

avec une noble simplicité, offrit son cheval à son commandant.<br />

« Mais, mon pauvre garçon, dit M. de Cotte, comment<br />

feras-tu pour te sauver ?<br />

— Prenez vite, mon capitaine, répondit le généreux<br />

soldat, le temps presse. C'est vous et non pas moi qui<br />

devez rallier la colonne. »<br />

Escoffier fut donc fait prisonnier. Nous avons déjà<br />

raconté de quelle façon il se présenta à Abd-el-Kader,<br />

grâce auquel le vaillant trompette fut traité d'abord par les<br />

Arabes avec des égards qui n'étaient guère dans leurs<br />

habitudes. On ne le sépara pas d'un de ses camarades aux<br />

chasseurs d'Afrique, pris en même temps que lui. Plus<br />

tard, les deux chasseurs furent confiés à une tribu marocaine,<br />

qui leur fit souffrir des traitements inimaginables.<br />

L'émir avait promis à Escoffier, s'il consentait à se faire mu-<br />

sulman, de lui deviner le grade d'officier dans ses réguliers<br />

; comprenant le refus catégorique du trompette, il<br />

avait donné l'ordre de le laisser en repos. Mais les fana-

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