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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 415 —<br />

France avec ses prises, quand, arrivé en face du port impérial,<br />

il aperçut un grand trois-mâts mouillé sous le fort<br />

de l'île de la Passe, poste avancé qui défendait l'entrée du<br />

port; ce trois-mâts et le fort portaient le pavillon français.<br />

Le capitaine Duperré avançait donc sans crainte, quand<br />

tout à coup le fort et le navire arborèrent le pavillon anglais<br />

et accueillirent par une vive canonnade la corvette<br />

le Victor qui tenait la tête de la petite division française.<br />

Reculer, c'est-à-dire virer de bord, n'était guère dans le<br />

tempérament de Duperré qui se mit hardiment en mesure<br />

de forcer le passage. Il attaqua de sa personne avec la<br />

Bellonc la frégate anglaise qui avait cru attirer la division<br />

française dans un guet-apens, se mit bord à bord avec elle,<br />

la maltraita horriblement, et ne la quitta qu'au moment où<br />

il vit toute sa division, avec ses trois prises, en sûreté<br />

au fond de la baie. Là il apprit que l'île et le fort de la<br />

Passe étaient seuls au pouvoir des Anglais.<br />

Tout faisait prévoir une nouvelle attaque. En effet, le<br />

surlendemain, la frégate anglaise la Néréide, que Duperré<br />

avait si fort maltraitée devant l'île de la Passe, fut renforcée<br />

par trois autres frégates, le Syrius, la Magicienne<br />

et Ylphigénie. Le commandant français se hâta d'embosser<br />

sa division, de manière qu'elle ne pût pas être tournée par<br />

la tête ou par la queue, et se prépara à soutenir l'attaque<br />

avec deux frégates contre quatre, car il ne fallait guère<br />

compter sur la corvette le Victor, d'un armement trop<br />

faible, ni sur les prises garnies à peine de quelques matelots<br />

français. Les premières volées des frégates anglaises<br />

coupèrent les embossures de la Minerve, et la Bellone<br />

se trouva seule exposée au feu des quatre bâtiments ennemis.<br />

Elle répondit avec une telle vigueur, qu'après un<br />

échange de boulets qui dura toute la nuit, la Néréide,<br />

déjà maltraitée Tavant-veille, amena son pavillon, et que<br />

la Magicienne criblée prit feu et fut abandonnée par son<br />

équipage.<br />

Dans la journée qui suivit, le Syrius eut le sort

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