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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 88 —<br />

poursuite de ces trois hommes qu'ils s'acharna. Quelque,<br />

douars passablement montés étaient partis pour lui prêter<br />

main-forte, mais ils étaient encore loin ; aussi l'anxiété<br />

fut-elle grande dans la colonne arabe quand on vit Ismaïl<br />

rejoindre les déserteurs. Deux coups de feu partirent<br />

et un cavalier tomba. Qui était-ce? On était trop loin pour<br />

rien distinguer.<br />

Un moment après, les Douars virent avec étonnement<br />

trois cavaliers revenir lentement, se mêler aux hommes<br />

partis au secours d'Ismaïl et tout le monde s'acheminer<br />

tranquillement vers le camp.<br />

Tout à coup la colonne arabe battit des mains ; elle venait<br />

de reconnaître Ismaïl dans le groupe. Voici ce qui<br />

s'était passé :<br />

Quand le jeune homme était arrivé sur les trois déserteurs,<br />

l'un d'eux, se retournant, lui avait envoyé un coup<br />

de fusil. Ismaïl avait riposté par un coup de pistolet et avait<br />

tué raide le maladroit. Les deux autres, avec des chevaux<br />

épuisés, n'avaient osé engager un combat contre le neveu<br />

de Mustapha, et s'étaient rendus.<br />

Le groupe arriva près du vieux Mustapha ; celui-ci prit<br />

silencieusement le .tusil d'un de ses cavaliers et tua l'un<br />

des deux déserteurs qu'on ramenait. On lui passait déjà<br />

un autre fusil lorsqu'un-Jeune officier français chargé de<br />

suivre le gOuni de Mustapha, un roumi, c'est-à-dire un<br />

officier nouvellement débarqué et ignorant des usages<br />

arabes, prit le déserteur dans ses bras, le mit sur son<br />

cheval, s'enfuit jusqu'à la colonne française et jeta le<br />

pauvre diable aux pieds de Lamoricière.<br />

L'humanité commandait de ne pas livrer le prisonnier à<br />

Mustapha. « Vous me mettez sur les bras une mauvaise<br />

affaire, dit le général àTofficier. Comment aurions-nous des<br />

auxiliaires arabes, si nous voulions regarder de trop près<br />

à leurs querelles ?» Un cavalier, parent de Mustapha,<br />

arriva, racontant que le vieux chef s'était répandu en imprécations,<br />

il réclamait son prisonnier, et regardait comme

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