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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 64 —<br />

dats de la colonne du général Bourjolly, les conduisirent<br />

sur un rocher à la vue du camp, attendirent la. nuit et les<br />

brûlèrent vifs. Au milieu des hurlements, ces deux malheureux<br />

avaient d'abord été piétines, mutilés, puis odieusement<br />

souillés. Rien ne peut rendre l'horreur du spectacle<br />

d'un corps humain pantelant jeté au milieu d'un brasier;<br />

la chair humaine est lente à brûler, elle roussit d'abord, la<br />

tête prend feu la première, et les orbites des yeux, vides<br />

dès les premiers moments, lancent des jets de gaz enflammés.<br />

Mais ne faisons pas de l'horrible à plaisir. Quelques<br />

jours . après ce hideux auto-da-fé, nos soldats firent<br />

prisonniers quinze Arabes et les fusillèrent impitoyablement.<br />

Et ils les avaient pris froidement après s'être<br />

donné le mot, car d'habitude ils ne faisaient pas de quartier<br />

Toujours à la même époque, un petit camp, celui des<br />

Gorges, où le commandant Canrobert n'avait laissé que<br />

quelques hommes pour garder un peu de matériel, fut<br />

attaqué par les Arabes de Bou-Maza. Les soldats eurent le<br />

temps de se réfugier dans un blockhauss, mais au milieu du.<br />

désordre une petite fille de six ou sept ans, la fille d'une<br />

cantinière, fut oubliée et les Arabes la prirent. On pourrait<br />

croire que ces monstres épargnèrent cette innocente enfant ;<br />

on pourrait croire encore qu'ils se contentèrent de la tuer.<br />

Point. Ils la coupèrent en morceaux sous les yeux de sa mère,<br />

et quand la nuit fut venue, ils se rapprochèrent, et vinrent<br />

jeter des débris sanglants sur la plate-forme du blockhauss.<br />

Retournons à l'armée du général de Bourmont.<br />

Le débarquement du matériel était à peine terminé que<br />

l'armée s'ébranla dans la direction d'Alger, dont elle était<br />

éloignée de seize kilomètres à peine. Les contingents<br />

arabes étaient arrivés le 18 juin sous le commandement<br />

des beys de Constantine et de Titteri; le 19 juin, ils se<br />

mirent en position sur le plateau de Staouëli, à côté des<br />

milices turques, après avoir tenté une attaque de nuit

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