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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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tout son monde valide, et était venu jusqu'aux villages de<br />

Zéri et de Sidi-Tamar, interrogeant l'horizon, prêtant avec<br />

anxiété l'oreille au moindre bruit ; deux fois il était rentré<br />

dans la place. Quand les sentinelles le firent prévenir<br />

qu'on entendait la fusillade en avant des deux villages, il<br />

ne jugea pas à propos de sortir une troisième fois, croyant<br />

que la colonne Montagnac revenait tout entière. Cet officier<br />

fut donc bien mal inspiré. Par la suite, accusé publiquement<br />

d'avoir été trop prudent, il dut demander son<br />

retour en France, puis sa mise à la retraite.<br />

Quant au lieutenant-colonel Barrai, il fut moins excusable<br />

encore. Avant de se renfermer complètement dans le marabout<br />

de Sidi-Brahim, le capitaine Géraux avait expédié<br />

à Lalla-Maghnia un Arabe convoyeur, porteur d'un billet<br />

dans lequel ce brave officier exposait la situation critique<br />

de la compagnie placée sous ses ordres. Déjà M. Barrai<br />

connaissait, par quelques hommes échappés au massacre,<br />

la malheureuse affaire de son collègue Montagnac, tout en<br />

ignorant que deux officiers et quatre-vingts chasseurs<br />

avaient pu se réfugier au marabout de Sidi-Brahim. Le<br />

commandant d'Exéa, depuis général, chef du 10° bataillon<br />

de chasseurs, supplia vainement le lieutenant-colonel de<br />

le laisser aller avec son bataillon au secours de la compagnie<br />

Géraux ; il lui fut d'abord répondu qu'Abd-el-Kader,<br />

avec tous ses contingents, pourrait fermer la retraite à la<br />

colonne. Ensuite, le lieutenant-colonel objecta que le billet<br />

qui lui avait été remis de la part du capitaine Géraux lui<br />

paraissait gros de trahisons, malgré les affirmations catégoriques<br />

de plusieurs officiers de chasseurs à pied, qui<br />

reconnaissaient fort bien l'écriture de leur camarade. Bref,<br />

M. Barrai ne mit pas sa troupe en mouvement.<br />

Dans la catastrophe du colonel de Vontagnac, les Arabes<br />

firent quatre-vingt-seize prisonniers, presque tous blessés.<br />

Le commandant Courby de Cognord tout sanglant allait<br />

être décapité, lorsqu'il fut reconnu par un cavalier rouge<br />

d'Abd-el-Kader, et épargné. Les officiers tués furent: le lieu-

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