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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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suffisante, s'arment des fusils des fantassins tombés et prennent<br />

stoïquement part à une lutte désespérée.<br />

Beaucoup de chevaux commencent à errer sans cavalier<br />

dans la plaine, tant est précis le tir des Français. Mais la<br />

partie est trop inégale, et si des secours n'arrivent pas<br />

promptement, nos braves vont mourir un à un. Déjà le<br />

nombre des morts est plus grand que le nombre des vivants,<br />

et le petit cercle s'est singulièrement rétréci. « Serrez vos<br />

rangs, » murmure de temps en temps l'héroïque sousofficier<br />

resté droit malgré deux blessures et brûlant ses<br />

dernières cartouches. Il tombe enfin, frappé à l'abdomen par<br />

une troisième balle ; mais il se soutient sur un coude, et crie<br />

à ses derniers compagnons :<br />

« Courage, mes amis! défendez-vous jusqu'à la mort. »<br />

Après Blandan tombe le sous-aide Ducros qui avait pris<br />

le commandement. Le commandement de cinq hommes !<br />

C'était tout ce qui restait !<br />

Les cinq braves qui survivent se comptent très rapidement.<br />

Le sergent, qui a encore toute sa connaissance,<br />

les soutient par ses ardentes excitations, et se traîne encore<br />

jusqu'à eux pour leur lancer quelques cartouches. Ils n'ont<br />

plus d'espoir. « Adieu, sergent, cela va être fini. »<br />

Tout à coup une trombe s'abat sur les cavaliers de Ben-<br />

Douhad. L'observatoire de Bou-Farik a signalé l'attaque,<br />

et les chasseurs d'Afrique, qui à ce moment étaient à<br />

l'abreuvoir avec leurs chevaux, sous la surveillance de<br />

leur officier de semaine, ont couru, le sous-lieutenant de<br />

Breteuil en tête, au camp chercher leurs sabres, puis, montés<br />

sur leurs chevaux sans selle et en bridon, se sont lancés<br />

dans la plaine à fond de train. En arrivant sur le terrain,<br />

l'intelligent officier juge d'un coup d'oeil la situation. Il voil<br />

d'autre part un détachement d'infanterie, sorti de la redoute,<br />

de Beni-Méred, accourir à perte d'haleine, alors il conduil<br />

la charge de ses chasseurs de façon à prendre l'ennemi<br />

entre deux feux. Le lieutenant Corcy, des chasseurs lui ;<br />

aussi, arrive au même instant avec quelques retardataires.

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