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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 117 —<br />

escarpée les deux tonneaux, autour desquels venaient, à<br />

tour de rôle, festoyer une vingtaine de zouaves.<br />

Mais revenons aux <strong>récits</strong> de guerre.<br />

En 1840, pendant le blocus de Médéa, les zouaves faisaient<br />

journellement le coup de feu avec les Arabes (1).<br />

Un jour un groupe de ces derniers s'avance nonchalamment<br />

; personne ne paraît disposé à se battre. L'un<br />

d'eux poursuit sa marche en avant, faisant tournoyer son<br />

fusil autour de sa tête, en homme qui a pris son parti. Un<br />

zouave en faction le laisse approcher à cinquante pas et<br />

tire sur lui.<br />

« — Ah ! s'écrie l'Arabe en gémissant et. en se laissant<br />

tomber, je suis mort.<br />

» — Cours dessus, disent les camarades au factionnaire,<br />

va lui prendre son fusil.<br />

» — Pas de danger, répond le zouave, cet animal me tire<br />

une couleur. Je suis sûr de ne pas l'avoir attrapé. Ah!<br />

malin, connu. »<br />

Et il recharge son fusil sans faire un pas. Le rusé Arabe<br />

finit par perdre patience, se relève, fait feu à son tour, et<br />

se sauve en éclatant de rire.<br />

Pendant ce même blocus de Médéa, le lieutenant-colonel<br />

Cavaignac fit paraître un ordre du jour annonçant qu'un<br />

drapeau était confié au régiment de zouaves. « Les uns,<br />

disait le colonel, y verront la récompense de glorieux services<br />

; les autres se feront dire ce qu'il en a coûté pour<br />

le conquérir. »<br />

Cavaignac reçut le drapeau quelque temps après ; mais<br />

il ne voulut le présenter à son régiment qu'un jour de bataille.<br />

Le 3 mai 1841, les zouaves faisant partie de la<br />

colonne du général Changarnier, étaient engagés devant<br />

Miliana avec les réguliers d'Abd-el-Kader. Le combat était<br />

violent, et la fusillade faisait rage depuis le matin. Tout à''.<br />

coup le colonel Cavaignac fait cesser le feu, et ordonne aux<br />

(1) Entre Arabeset zouavesindigènes,le3 injures s'échangeaient,commeau siéga<br />

do Troie.

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