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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 226 —<br />

« Mon lieutenant,<br />

il faut un homme.<br />

un tel vient de monter<br />

»<br />

sa dernière garde ;<br />

La nostalgie d'abord fit les premières victimes, puis le<br />

colonel d'Illens perdit presque tous les fumeurs. Un Kabyle<br />

étant venu de temps à autre vendre quelques livres de<br />

tabac, fut aperçu entrant en ville par les Arabes qui la<br />

bloquaient<br />

nos postes.<br />

étroitement ; il eut la tête tranchée en vue de<br />

On avait abandonné ces douze cents Français à Miliana<br />

avec une si cruelle imprévoyance, que dès les premiers<br />

jours les souliers manquèrent à la plupart des hommes. Il<br />

fallut distribuer des peaux fraîches de boeufs et de moutons<br />

aux compagnies qui en firent des espadrilles. La légion<br />

contenait heureusement beaucoup d'Espagnols.<br />

Et tous les jours il fallait se battre ! Les balles venaient<br />

tuer ceux que la maladie n'avait pas entamés ; les fiévreux<br />

enviaient le sort de leurs camarades qui mouraient d'une<br />

blessure, et se faisaient raconter leurs exploits. Un carabinier<br />

nommé Georgi se précipita seul au milieu d'un groupe<br />

ennemi qui attaquait un petit poste de huit hommes<br />

dont cinq ne pouvaient se tenir sur leurs jambes et faisaient<br />

le coup de feu assis sur leurs sacs. Il tua sept<br />

Arabes à la baïonnette, mit les autres en fuite, et les obligea<br />

d'abandonner trois des leurs qui étaient blessés. Ce<br />

fut une fête dans la ville et à l'hôpital ; l'action d'éclat de<br />

Georgi fit plus que tous les médicaments.<br />

Des exploits de ce genre étaient fréquents; mais les<br />

forces manquaient à nos soldats pour poursuivre l'ennemi.<br />

Le ravitaillement des postes avancés devint de plus en plus<br />

difficile à mesure que le nombre des hommes valides diminuait.<br />

Il vint un moment où officiers, médecins, personnel<br />

des ambulances et de l'administration, durent s'armer et<br />

soutenir les petites colonnes sortant pour ravitaillerlespostes<br />

extérieurs. On vit le lieutenant-colonel d'Illens en personne<br />

conduire un de ces ravitaillements, un fusil à la main.<br />

Quand la colonne Ghangarnier vint relever la garnison<br />

,

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