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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 281 —..<br />

Nos cavaliers chargent avec fureur, et poussent les Arabes<br />

sur les baïonnettes des fantassins sortis de Beni-Méred.<br />

Ceux-ci sont une trentaine au plus, commandés par le<br />

lieutenant du génie de Jouslard. Ce brave officier n'a laissé<br />

au camp que des sapeurs, avec quelques artilleurs auxquels<br />

il donna l'ordre de faire feu avec l'unique obusier<br />

formant l'armement de la redoute. Il sait bien que les coups<br />

ne porteront pas ; mais il connaît l'effet moral que produit<br />

le canon sur les Arabes, et de plus il veut donner l'alarme<br />

à la garnison de Blidah, composée du 17° léger.<br />

Attaqués de trois côtés à la fois, les Arabes tourbillonnent<br />

et commencent à fuir. Au même instant, ils entendent<br />

les clairons sonner la charge : ce sont les deux compagnies<br />

du 26° commandées par les capitaines Durun et Lacarde,<br />

qui arrivent au pas de course au secours des conscrits de<br />

Blandan. L'ennemi se disperse, sans pouvoir, selon son<br />

habitude, emporter ses morts et ses blessés.<br />

Des vingt et un hommes du détachement, cinq seulement<br />

n'avaient pas été atteints, quatre hommes du 2° bataillon<br />

et un chasseur. Dix étaient blessés, dont trois si grièvement<br />

qu'il fallut les amputer. Quant au sergent, il n'avait<br />

plus que quelques heures à vivre : il était atteint de trois<br />

blessures toutes mortelles.<br />

Le lieutenant-colonel Morris, commandant le camp d'Erlon,<br />

reçut les valeureux soldats, en exprimant aux survivants<br />

du drame de Beni-Méred un légitime orgueil. Il fit<br />

entourer de soins les blessés. Le brave curé de Bou-Farik<br />

accourut au camp pour les consoler et exhorter au courage<br />

ceux qui allaient être amputés ; il eut l'énergie de rester<br />

auprès de ceux-ci pendant la triste opération, d'autant<br />

plus douloureuse qu'à cette époque la science ne disposait<br />

pas de moyens anesthésiques.<br />

Il voulut se rendre également auprès de l'intrépide Blandan<br />

; on lui dit que cet admirable sous-officief venait de<br />

rendre le dernier soupir. Dans son délire, il n'avait cessé<br />

de répéter :

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