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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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sur un point, éclatait sur d'autres. Des officiers isolés,<br />

comme le chei de bataillon Billot, commandant le poste de<br />

Sebdou, étaient attirés sous la tente par des Arabes, en<br />

apparence nos amis, et traîtreusement assassinés.<br />

L'annonce d'une insurrection, qui, au dire des pessimistes,<br />

allait détruire les résultats de quinze années de<br />

guerre, causa en France une impression des plus fâcheuses.<br />

Le gouvernement se hâta de diriger sur l'Afrique douze<br />

mille hommes de renfort, et le maréchal Bugeaud, retiré<br />

dans sa propriété d'Excideuil, fut invité à se rendre à Alger.<br />

Le vieux guerrier ne sut pas obéir en silence ; il se laissa<br />

aller à son humeur, et, sans souci de tempérer son langage,<br />

se mit à déverser le blâme sur le ministère, sur les<br />

chambres et jusque sur ses propres lieutenants, disant à<br />

qui voulait l'entendre, qu'on s'était plu, en contrariant ses<br />

plans de campagne du printemps, à appeler des calamités<br />

sur l'Algérie. Une lettre du maréchal, rendue publique,<br />

augmenta les appréhensions. « J'ai le coeur navré, écrivaitil,<br />

de tant de malheurs et de tant d'aveuglement de la part<br />

des gouvernants et de la presse ; il est à craindre que tout<br />

cela ne soit une forte guerre à recommencer. »<br />

Appelé à Paris afin de s'expliquer devant les chambres, le<br />

vainqueur de l'Isly refusa de se défendre au sujet d'une<br />

lettre purement confidentielle, et partit immédiatement<br />

pour Alger. Son prompt retour imprima bientôt plus d'ensemble<br />

aux opérations militaires, et rétablit la confiance.<br />

Jurant qu'Abd-el-Kader lui demandei-ait grâce tôt ou<br />

tard, l'obstiné maréchal résolut de lui faire une guerre<br />

à outrance, sans trêve ni merci, aussi tenace que la<br />

sienne. Par une savante combinaison de marches et de<br />

contre-marches, nos colonnes se trouvaient sans cesse sur.<br />

les traces de l'émir, lui barrant les passages, châtiant les<br />

tribus qui lui donnaient asile, soutenant celles qui lui résistaient.<br />

L'actif général Yusui, avec une colonne mobile,<br />

fut chargé tout spécialement de suivre sa piste pour le<br />

combattre et l'anéantir. Trois fois Yusuf réussit à le joindre<br />

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