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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 247 —<br />

bre de mes adversaires. Plus la masse est nombreuse,<br />

plus ma victoire est certaine Si c'est en plaine que<br />

:'aborde cette masse, mes obus et mes boulets y feront de<br />

larges trouées, dans lesquelles je plongerai mes escadrons<br />

comme un glaive qui creuse la mort dans les plaies de mon<br />

ennemi. Si la montagne prête à la masse un abri précaire,<br />

je dirai à mes fantassins : Enfants, voici ces fiers Arabes<br />

qui vous défient à la course ; et, les sacs pesants laissés<br />

sous bonne garde, mes petits chasseurs, déchaînés comme<br />

une meute ardente, enlèveront à la baïonnette ces mamelons<br />

d'où pleuvent les balles.<br />

» On perd peu de monde, et l'ennemi, étonné de se voir<br />

atteint corps à corps, malgré sa barrière de feu, tombera<br />

comme les fleurs sous la baguette de Tarquin. »<br />

Nous avons parlé des leçons qu'il se plaisait à donner<br />

aux frondeurs ; rappelons-en une dernière. Une de ses<br />

colonnes longeant un jour le Chéliff, était harcelée par<br />

deux ou trois mille cavaliers. Un officier supérieur fit<br />

observer à haute voix qu'il ne comprenait pas l'inaction<br />

des magnifiques escadrons du général Bourjolly et pourquoi<br />

ils n'étaient pas appelés à charger. A ce moment<br />

Bugeaud prenait des renseignements sur les gués du<br />

Chéliff, et apprenait que ceux-ci n'existaient que près de<br />

passages étroits pratiqués dans les berges du fleuve,<br />

élevées en moyenne de huit ou dix mètres, par suite de la<br />

profondeur du lit qu'il s'était creusé depuis des siècles<br />

dans un sol argilo-calcaire. Quand la colonne fut arrivée<br />

à hauteur d'un de ces gués, il fit faire halte et envoya<br />

contre la cavalerie arabe deux bataillons sans sacs. Tout le<br />

monde se prit à rire, le frondeur ayant ajouté : « Voilà<br />

maintenant que le général en chef veut attraper des cavaliers<br />

avec des fantassins. »<br />

Cependant l'ennemi reculait devant les deux bataillons<br />

français, et comme les cavaliers ne pouvaient passer qu'un<br />

à un sur les passages étroits pratiqués sur les berges à<br />

' l'endroit précis du gué, une centaine d'entre eux étaient à

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