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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 308 —<br />

s'empressa de lui donner sa monture. Prenant ensuite le<br />

burnous et le fusil d'un régulier tué aux abords du camp, il<br />

se mit à galoper à droite et à gauche, tirant sur les Fran-<br />

çais des cartouches dont il avait ôté la balle, et se rapprocha<br />

ainsi des Arabes qui le prirent pour un des leurs.<br />

En manoeuvrant ainsi, il avait déjà franchi les principaux<br />

groupes, quand<br />

malheureusement une bouffée de vent sou-<br />

leva le burnous dont il était affublé et découvrit son uniforme.<br />

Un cri de rage s'éleva et une nuée d'ennemis se mit à la<br />

poursuite de l'intrépide brigadier qui lança aussitôt son cheval<br />

à fond de train dans la direction d'Alger et ne put être atteint.<br />

Le cheval se maintint à l'allure du grand galop, depuis<br />

le Boudouaou jusqu'à Alger ; mais en arrivant devant<br />

le palais du gouverneur, il s'abattit et tomba raide mort.<br />

Quelques heures après on vint au secours du 2° léger qui<br />

se trouvait à bout de force et qui fut dégagé.<br />

Pendant une campagne d'hiver que le maréchal Bugeaud<br />

dut entreprendre pour soutenir le colonel Saint-Arnaud, engagé<br />

contre les contingents de Bou-Maza, au nord d'Orléansville,<br />

les chasseurs furent un jour très durement<br />

éprouvés, et il y eut beaucoup de blessés. Un de ceuxci,<br />

nommé Barthélémy, avait reçu jusqu'à cinq coups de<br />

feu. L'histoire de ce brave soldat est extraordinaire.<br />

Dans une charge avec son escadron, une balle le jeta à bas<br />

de son cheval.; tout l'escadron le foula aux pieds et il resta<br />

abandonné sur le terrain du combat. Des Arabes qui tiraOlaient<br />

contre nos cavaliers, s'approchèrent de lui, et voyant:<br />

qu'il n'était que blessé, lui envoyèrent deux coups de feu;<br />

il ne fut pas tué sur le coup, mais se prit à faire le mort.<br />

Malgré cette ruse, un régulier lui appliqua un fusil contre<br />

la tempe. « Fini, murmura Barthélémy. »<br />

Miracle! Par suite de l'écart du cheval de l'Arabe, la balle<br />

n'avait fait que l'effleurer.<br />

Le mouvement du combat ayant ramené les Français à la<br />

place où gisait Barthélémy, il fut relevé, mis sur un caco-.

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