11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 224 —<br />

signal de l'attaque : « Allons, mes enfants, dit-il en montrant<br />

la crête de Mouzaïa tapissée d'ennemis, les Arabes<br />

nous attendent et la France nous regarde. » Et le 2e léger<br />

prit le pas de course aux cris cent fois répétés de Vive le<br />

roi! Vive le prince royal! A midi, le combat était acharné;<br />

entouré pendant un instant, le 2° léger fut dégagé par les<br />

zouaves. « Je vous avais bien promis de me venger, dit le<br />

colonel de Lamoricière à son ami Changarnier. »<br />

Le duc d'Orléans avait dû quitter le 2° léger pour se<br />

mettre à la tête de la deuxième colonne d'attaque, avec<br />

laquelle il se proposait de tourner les Arabes. Mais il fut<br />

accueilli par un feu d'une intensité extraordinaire ; à ses<br />

côtés, plusieurs officiers furent atteints et son chef d'étatmajor,<br />

le commandant Grosbois, eut son cheval tué. Le<br />

général Schramm, mort il y a quelques années presque<br />

centenaire, fut blessé en parlant au prince. Avec une remarquable<br />

promptitude d'esprit, ce dernier fit défendre de<br />

répondre au feu de l'ennemi, et ordonna une brusque<br />

attaque à la baïonnette. L'effet fut décisif; du coup les<br />

Arabes furent abordés vigoureusement et la position<br />

enlevée.<br />

Les troupes acclamèrent le duc d'Orléans et son frère<br />

le duc d'Aumale aux cris de : Vivent les princes ! Vive la<br />

France !<br />

Comme la deuxième colonne, formée par le 23° de ligne,<br />

gravissait le mamelon le plus raide de ceux qui dominaient<br />

le col, le duc d'Aumale accourt auprès du colonel<br />

Gueswiller qui marchait péniblement appuyé sur un<br />

de ses sapeurs, et sautant à bas de son cheval, il l'offre<br />

au vieillard ; celui-ci refusant, le prince s'échappe, met la<br />

bride entre les mains du sapeur, court se mêler à une<br />

compagnie de grenadiers, et arrive un des premiers sur<br />

la position attaquée.<br />

Cette marque de déférence du jeune duc pour un brave<br />

colonel respecté de tous toucha, profondément nos officiers<br />

et nos soldats. C'est par des actes multipliés de

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!