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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 114 —<br />

Ces expatriés paraissaient bien malheureux. Les enfants<br />

inspirèrent de la pitié<br />

la permission de les<br />

aux zouaves, qui nous demandèrent<br />

nourrir pendaut les quelques jours<br />

nécessaires aux parents pour s'installer. Sur leur maigre<br />

ration, ils prirent soin de ces enfants pendant deux<br />

semaines ; bien mieux, ils leur faisaient porter du bouillon<br />

à ceux des colons qui étaient trop épuisés pour se<br />

mettre de suite au travail.<br />

A des hommes pareils, les officiers pardonnaient beaucoup<br />

; la discipline était sévère, mais en campagne on fermait<br />

les yeux sur certaines peccadilles qu'on ne laisse<br />

pas impunies dans les garnisons. On a accusé les officiers<br />

de zouaves<br />

a baptisés<br />

de ne pas<br />

du nom de<br />

réprimer certains méfaits que<br />

chapardages ; c'est une erreur.<br />

l'on<br />

On<br />

avait coutume d'attribuer aux zouaves la plupart de s mauvaises<br />

actions dont les autres corps se rendaient coupables.<br />

En 1857,1a colonne du général Maissiat, qui venait de participer<br />

à la conquête de la Grande-Kabylie, campait sous Bougie,<br />

quand on s'aperçut un matin que les portes de l'église<br />

avaient été forcées pendant la nuit, que<br />

l'on avait fracturé<br />

le tabernacle et volé les vases sacrés. Encore les zouaves,<br />

dit le général Maissiat! Encore les zouaves, dirent les officiers<br />

des autres régiments ! Les zouaves protestèrent avec<br />

énergie ; ils étaient incapables de prendre autre chose que<br />

des poules ou des chats, et parmi eux, disaient-ils, il n'y<br />

avait pas de voleurs. Le général commandant la colonne<br />

leur imposa l'humiliation d'une perquisition minutieuse.<br />

On ne songea pas à en user de même à l'égard d'un petit<br />

bataillon du 58e de ligne qui faisait partie du corps expéditionnaire.<br />

Quelques jours après, le voleur fut signalé<br />

par un juii' auquel il avait essayé de vendre les objets<br />

dérobés. C'était un tout jeune soldat du 58'.<br />

Les zouaves avaient l'habitude de donner des sobriquets<br />

aux régiments de ligne nouvellement débarqués en Afrique.<br />

C'est ainsi qu'ils appelaient le 24° de ligne u2-la asperge,<br />

parce que d'innocents conscrits avaient pris, dans les

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