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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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on se garde bien de se montrer en groupe, car le lion fondrait<br />

sur ses agresseurs au moment où fis s'y attendraient<br />

le moins.<br />

Même dans les contrées où on les rencontre le plus, les<br />

lions, quoi qu'on en dise, sont peu nombreux. Il est à<br />

croire que la reproduction de. ces terribles animaux ne dépasse<br />

pas la destruction qu'ils subissent, car ils diminuent<br />

chaque jour. On en trouve encore dans le pays autour<br />

d'Aumale ou de Guelma; mais ils deviennent de plus en<br />

plus rares. La balle explosible Devisme a singulièrement<br />

facdité leur destruction, et l'on peut prédire que dans quelques<br />

années il n'y aura plus un seid de ces fauves en<br />

Algérie.<br />

Les quelques lions qui restent dans l'Afrique du Nord<br />

se divisent en sédentaires, ne quittant pas le canton où ils<br />

sont nés, et en nomades étrangers, appelés par les Arabes<br />

berranis. Ces vagabonds sont les plus dangereux.<br />

Pris jeune, le lion s'apprivoise assez facilement ; on<br />

pourra le garder en liberté tant qu'il sera lionceau, mais<br />

on doit le mettre en cage une fois adulte. Le fameux bataillon<br />

du Méchouar de Tlemcen, du capitaine Cavaignac,<br />

avait adopté un lionceau baptisé du nom de Bonhomme.<br />

Un Alsacien nommé Zimmermann fut élu son nourricier.<br />

Charmant pendant sa jeunesse, très sociable, formé par le<br />

contact continuel de ces soldats français qui sont bien, dans<br />

la vie courante, les meilleurs enfants de la terre, très bien<br />

élevé, Bonhomme faisait la joie de tous. Et, avec cela,<br />

malin comme un singe ! Il passait, son temps à guetter les<br />

enfants coulouglis ou juifs, s'approchait d'eux en tapinois,<br />

et avec sa patte leur faisait une sorte de croc-en-jambe qui<br />

les jetait à terre sans leur faire de mal. Les gamins riaient,<br />

criaient, luttaient, à la grande joie de la galerie. Nos troupiers<br />

l'exerçaient à se dresser sur ses pattes.de derrière et<br />

à lutter avec eux corps à corps.<br />

Mais tout a un terme. Le bataillon évacua le Méchouar,<br />

les soldats furent versés aux zouave*, et le commandant

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