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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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n'est-cepas sans émotion que nous rappelons ces souvenirs,<br />

et quand nous jetons vers le passé un mélancolique<br />

regard, nous nous prenons à regretter l'ancienne armée,<br />

celle qui a pris Sébastopol, après s'être couronnée de<br />

gloire à Zaatcha, à Inkërmann, à Palestre<br />

Les zouaves étaient véritablement bons. Dans tout coeur<br />

de lion, a dit un grand poète, il y a un coeur de père.<br />

Dans l'extrait que nous avons donné de l'ouvrage de Louis<br />

Veuillot, l'auteur cite l'acte de charité d'un zouave. Ecoutons<br />

maintenant le duc d'Aumale :<br />

« Un autre jour, les zouaves étaient d'arrière-garde ; la<br />

colonne dont ils faisaient partie ramenait dans le Tell une<br />

population immense qui venait d'être atteinte après avoir<br />

longtemps suivi la fortune d'Abd-el-Kader (1). L'avant-garde<br />

était partie à quatre heures du matin, et, bien qu'on fût en<br />

plaine, à sept heures, les dernières familles n'avaient pas<br />

encore quitté le bivac. Il fallait faire onze lieues pour trouver<br />

de l'eau. Ce jour-là, les zouaves furent comme des<br />

soeurs de charité, partageant leur biscuit avec les malheureux<br />

que la fatigue ou la chaleur accablait, et, quand<br />

leur peau de bouc était vide, renversant une brebis ou une<br />

chèvre pour approcher de ses mamelles les lèvres desséchées<br />

d'un pauvre enfant abandonné par sa mère. Quand!<br />

ils campèrent à la nuit close, on ne voyait sur leur sac ni<br />

. poule, ni tortue ; mais ils ramenaient des femmes, des<br />

enfants, des vieillards, dont ils avaient sauvé la vie. Ah !<br />

de pareils hommes sont bons autant qu'ils sont braves ! »<br />

Ajoutons ce souvenir personnel.<br />

En 1872, la compagnie que nous avions l'honneur de<br />

commander était campée près d'un village que l'on venait<br />

de créer dans la province de Constantine, lorsque arrivèrent<br />

les nouveaux colons, presque tous Alsaciens,<br />

pauvres exilés fuyant les Allemands maîtres de leur pays.<br />

(1) L'Hluslreauteur, dans sa modeste, ne raconte pas que eclta « population<br />

immense» constituaitla smalad'Abd-ol-Kadcr,s.nalnqu'il venaitd'snlovcrpar un<br />

magnifiquecoupde main.<br />

Il

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