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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 346 —<br />

de la mer empêchèrent nos vaisseaux de communiquer<br />

entre eux et par conséquent de songer à l'attaque. Enfin,<br />

le 15 août, le vent étant un peu tombé, la ligne d'embos-<br />

sage fut tracée. Le Triton, à la tête de l'escadre, s'avança<br />

le premier fièrement sous le feu de toutes les batteries<br />

ennemies et laissa tomber l'ancre à sept cents mètres de<br />

la place ; de cette situation il prenait à revers les quarante-huit<br />

pièces de la marine. Le Su/fren, à bord duquel<br />

était le prince de Joinville, marchant derrière le Triton,<br />

vint s'établir dans la passe du Nord, battant de front les<br />

défenses de la tour ronde, et d'écharpe celles faisant<br />

face à la rade. C'était de beaucoup le poste le plus dan-<br />

gereux, car le Su/fren était pris à revers par les huit pièces<br />

qui armaient le fort carré bâti sur le rocher fermant<br />

la passe nord. Le Jemmapes alla présenter le flanc aux<br />

forts de l'ouest.<br />

La place avait ouvert le feu dès que nos vaisseaux<br />

s'étaient trouvés à sa portée ; ceux-ci ne purent riposter<br />

qu'après la difficile opération de l'embossage. Mais leurs<br />

premières bordées réduisirent au silence les batteries de la<br />

marine et de la rade. La frégate la Belle-Poule, les bricks<br />

le Cassard, l'Argus et le Volage reçurent aussitôt l'ordre<br />

de pénétrer dans le port. La frégate ne tarda pas à mettre<br />

en fuite les canonniers marocains démoralisés, et lés bricks<br />

éteignirent le feu des canons placés dans l'île.<br />

Le Su/fren, vaisseau-amiral, et le Jemmapes, comptaient<br />

de nombreux morts et blessés, et avaient reçu quantité de<br />

boulets dans les flancs et à la mâture.<br />

U est cinq heures du soir, et les batteries de Mogador<br />

gardent un morne silence. A ce moment, nos braves équipages<br />

poussent des hourras prolongés ; trois vapeurs, le Phare, le<br />

Pluton et le Gassendi traversent majestueusement l'escadre<br />

aux cris mille fois répétés de vive le roi ! vive la France ! Ils ont<br />

abord cinq cents hommes de débarquement et vont les jeter<br />

dans l'île. Le capitaine de vaisseau Duquesne dirige l'opération,<br />

qui s'accomplit avec une rapidité merveilleuse, mal-

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