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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 347 —<br />

gré la fusillade des Marocain». La première batterie de l'île est<br />

enlevée au pas de course ; puis une lutte acharnée s'engage<br />

avec les quatre cents Marocains qui en forment la garnison.<br />

Cachés derrière les rochers et les broussailles, ils disputent<br />

le terrain pied à pied. Dans cette-lutte désespérée, l'ennemi<br />

perd deux cent quarante des siens. Une partie des survivants<br />

se réfugie dans une mosquée, dont il faut enlever<br />

chaque chambre, chaque couloir. Le jour baisse qu'on<br />

n'est pas encore maître du minaret, dans lequel se sont<br />

retirés les derniers défenseurs.<br />

Le prince de Joinville, entendant toujours des coups de<br />

fusil, descend dans l'île, et après avoir enlevé quelques<br />

maisons où se trouvaient des Marocains, il fait retirer ceux<br />

de nos soldats qui s'acharnaient à la prise de la mosquée,<br />

ne voulant pas de combat de nuit dans des conditions<br />

défavorables. Le lendemain, l'ennemi se rend à discrétion.<br />

A cette heure le vapeur le Véloce apportait l'ordre ministériel<br />

de s'emparer de l'île de Mogador et de la conserver.<br />

Le prince y installa donc une garnison suffisante,<br />

rembarqua le surplus du petit corps de débarquement et,<br />

lui adjoignant quelques marins, le jeta dans Mogador.<br />

La ville était dans un état affreux; les autorités et les<br />

habitants l'avaient abandonnée, et des bandes envoyées<br />

par les tribus voisines s'étaient abattues sur elle, saccageant<br />

les maisons, renversant et brûlant ce que les boulets<br />

avaient épargné. Nos soldats ayant dispersé ce ramassis de<br />

bandits, mirent hors de service les pièces d'artillerie à l'exception<br />

de dix canons de bronze qui furent embarqués, et<br />

jetèrent à la mer toute la poudre trouvée dans les magasins.<br />

Ils emportèrent trois drapeaux.<br />

Nos matelots découvrirent dans une masure en ruines le<br />

consul d'Angleterre avec sa malheureuse famille, prêts à<br />

périr de misère et de faim. Les Marocains avaient refusé de<br />

le remettre à un vaisseau britannique venu pour le réclamer<br />

quelques jours avant le bombardement et lui avaient infligé<br />

les traitements les plus indignes. Vers le même temps, un

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