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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 414 —<br />

réussit à en imposer à Abd-el-Kader, en disposant en batterie<br />

les charrues des colons réfugiés dans la redoute, et<br />

en mettant au bout de bâtons tous les vieux chapeaux qu'il<br />

avait pu se procurer. En attendant l'arrivée de Lamoricière,<br />

gouverneur général par intérim, qui accourait d'Alger<br />

avec un renfort de trois bataillons, Cavaignac voulut<br />

pourvoir à la complète sécurité de ce poste, placé sur<br />

une des routes que devait suivre l'émir en manoeuvrant<br />

au pays des Traras. Réunissant tous les malingres et les<br />

convalescents, il en forma un détachement qu'il fit partir<br />

de nuit ; c'était une faute, car si les marches de nuit sont<br />

extrêmement pénibles pour les soldats valides, à plus forte<br />

raison deviennent-elles presque impossibles à des hommes<br />

faibles ou relevant de maladie.<br />

Le général commit une seconde faute, celle de déroger a<br />

ses habitudes de discipline. D'après les règlements militaires,<br />

quand deux officiers de même grade marchent ensemble,<br />

c'est le plus ancien qui doit commander. Or, deux<br />

officiers étaient désignés pour aller à Aïn-Témouchent :<br />

M. Hilarin, lieutenant au 41° de ligne, et M. Marin, lieutenant<br />

au 15° léger. Le commandement revenait de droit au<br />

plus ancien, M. Hilarin; mais, comme il était nouveau<br />

venu en Afrique, on lui supposait peu d'expérience des<br />

choses de la guerre. M. Marin, au contraire, avait fait sa<br />

carrière aux zouaves, et était personnellement connu de<br />

Cavaignac, qui avait été son colonel; ayant fait ses preuves,<br />

il jouissait d'une grande réputation de bravoure.<br />

Aussi le général jugea-t-il cet officier éminemment apte à<br />

conduire un détachement nombreux, chose toujours délicate.<br />

Il prit donc sur lui de violer le règlement, en cette<br />

circonstance, pour subordonner M. Hilarin à son protégé<br />

M. Marin.<br />

On adjoignit à ces deux officiers, M. Cabasse, sous-aidemajor<br />

du service des hôpitaux. Un convoi de munitions et<br />

de vivres suivait le détachement.<br />

M. Marin partit à l'entrée de la nuit ; on espérait que le

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