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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 138 —<br />

Goër du Hervé. Comme il excellait dans les embuscades,<br />

le 2 novembre 1837, il réussit à faire sortir de Bou-Farik<br />

l'escadron de spahis du capitaine Lamorose, dont faisait<br />

partie son ennemi personnel. Les Français furent attirés<br />

près de Beni-Méred, à quatre kilomètres de Blidah, et<br />

se laissèrent entraîner par des fuites et des résistances<br />

habilement calculées. Tout à coup l'escadron se vit entouré<br />

par deux mille cavaliers arabes embusqués dans un ravin<br />

sous les ordres du traître. Après un terrible combat corps<br />

à corps, nos hommes furent ramenés, laissant quatrevingts<br />

spahis sur le terrain. Parmi les corps atrocement<br />

mutilés et décapités, on trouva celui de l'adjudant Goër<br />

du Hervé sur la poitrine duquel on lisait ces mots écrits<br />

avec la pointe d'un poignard :<br />

« Moncel, 2 novembre 1837. »<br />

Le misérable avait satisfait sa haine. Les Arabes le jugèrent<br />

dès lors tout à fait digne de leur confiance : un<br />

caïd lui donna sa fille en mariage.<br />

Mais il ne tarda pas à quitter les Hadjoutes, qui peu à<br />

peu se soumettaient à notre autorité, pour entrer au service<br />

d'Abd-el-Kader, auquel il déplut par ses habitudes<br />

invétérées d'ivrognerie. On ne sait trop de quelle façon<br />

Moncel tomba entre les mains des Français ; les uns prétendent<br />

que l'émir le fit simplement remettre à nos avantpostes,<br />

moment<br />

les autres qu'il fut. livré par<br />

où il passait dans la province<br />

sa propre femme,<br />

de Constantine,<br />

au<br />

afin<br />

d'offrir ses services à Ahmed-Bey alors fugitif.<br />

Toujours est-il que, le 2 novembre 1838, juste un an<br />

après l'odieux guet-apens de Beni-Méred, il fut traduit<br />

devant un conseil de guerre, condamné à mort et exécuté.<br />

11 mourut l'insulte et le blasphème à la bouche.<br />

L'expédition de Constantine de 1836 devait être le complément<br />

des opérations offensives que le maréchal Clauzel<br />

avait inaugurées en allant à Mascara pour tenter de briser<br />

la puissance d'Abd-el-Kader.

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