11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— 127 —<br />

son nouvel arsenal dont il était si fier. Le maréchal Clauzel<br />

se hâta de lui infliger un dommage irréparable et de le<br />

priver de toutes ces ressources. Les destructions ordonnées<br />

par le maréchal furent faites avec un grand soin, car l'art<br />

de détruire, et de bien détruire, est une science souvent<br />

aussi difficile et aussi importante à la guerre que l'art de<br />

créer. Les poudres furent donc noyées, les murs de la<br />

Casbah, puis l'arsenal et la fabrique d'armes de Mascara<br />

sautèrent.<br />

lies plus grosses conséquences du traité Desmichels<br />

étaient réparées, Abd-el-Kader n'ayant plus ni place forte<br />

armée, ni centre de résistance, et ne pouvant plus se procurer<br />

des armes<br />

cessait d'être le<br />

il passait à l'état<br />

et des munitions que parle Maroc. L'émir<br />

chef d'un peuple régulièrement organisé<br />

de chef de bandes.<br />

;<br />

En Algérie, l'ennemi ce n'est pas toujours l'Arabe, c'est<br />

le convoi qui alourdit la marche des colonnes et qui rend<br />

parfois les retraites si pénibles. Le maréchal Clauzel<br />

devait en faire la cruelle expérience- La saison était fort<br />

avancée et l'on avait encore la funeste habitude, contre<br />

laquelle réagit plus tard le général Bugeaud, de se servir<br />

de voitures dans un pays où les routes faisaient défaut. On<br />

était au mois de décembre. Au froid, à une pluie continuelle,<br />

vint se joindre la mauvaise nourriture. On avait eu<br />

la singulière idée de réunir un convoi de chameaux et de<br />

lui confier exclusivement les vivres de la colonne ; or, le<br />

chameau ne résiste pas aux grands froids. Le convoi se<br />

débanda en emportant les vivres. Les soldats transis et<br />

affamés n'eurent pour se nourrir pendant leur séjour à<br />

Mascara que des pigeons et des chiens faméliques rôdant<br />

par milliers autour des ruines de la ville.<br />

Nos braves soldats ne se découragèrent pas. Ils quittèrent<br />

Mascara au milieu d'une épouvantable tempête de<br />

neige et de grêle, suivis par deux ou trois cents cavaliers<br />

arabes qui n'attaquaient jamais, mais qui égorgeaient tous<br />

les traînards. L'arrière-garde avait bien l'ordre de no

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!