E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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pacte de l'ennemi, et s'y maintiennent comme autant de
citadelles vivantes ; mais les lames les mieux trempées
finissent par s'ébrécher, et les bras les plus énergiques par
tomber de lassitude. Le général Bedeau fit cesser cette
lutte inégale en détachant de sa brigade trois bataillons
qui dégagèrent nos braves cavaliers. Cependant beaucoup de
Marocains étaient honteux d'avoir été battus à si plate couture
; quantité
de l'Isly, près
d'entre eux
de l'endroit
se réunirent sur la rive
où nous avions attaqué,
gauche
et tentèrent
de rentrer de vive force dans leurs camps. Les spahis,
appuyés par le quatrième échelon de cavalerie qui
n'avait
pendant
pas encore donné, les chargèrent impétueusement,
que l'artillerie courus
les mitraillait. Quatre bataillons
avec le colonel Pélissier n'eurent pas même
ac-
le
temps de tirer un coup de fusil ; les Marocains étaient déjà
en pleine déroute. Telle fut leur panique, qu'on ne put les
reformer le lendemain
l'oued Isly, et encore
de la bataille
ils reçurent
qu'à douze
nombre de
lieues
coups
de
de
fusil de la part des Kabyles du Riff, qui, ne pouvant piller
les Français victorieux, se rattrapaient sur les musulmans
vaincus.
Muley-Mohammed, errant et fugitif, mourait de faim,
quand il fut rencontré dans
ami de son père, qui lui dit
la campagne par
philosophiquement
un marabout
: « Ce qui
est arrivé,
tu pourras
c'est Dieu
au moins
qui l'a permis.
te désaltérer,
Arrête-toi
toi et les
chez
gens
moi;
de ta
suite. »
Le 14 août au soir, le maréchal Bugeaud, ayant
les chefs de corps sous la tente du fils de l'empereur,
réuni
leur
offrit le thé
vaincu.
et les gâteaux préparés le matin pour le prince
Outre les quatorze pièces de canon qu'enlevèrent les
spahis du colonel Yusuf, nos soldats s'emparèrent de dixhuit
drapeaux et de tous les approvisionnements de l'armée
ennemie. Nos pertes furent presque nulles. Nous
eûmes à déplorer la mort, notamment, de quatre officiers