11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— 197 —<br />

l'un sur l'autre deux burnous, l'un blanc et l'autre brun.<br />

Armés de sabres, de fusils et de pistolets, ils couchaient<br />

à la belle étoile, aux pieds de leurs chevaux sellés et<br />

bridés à toute heure et en tout temps, la moitié d'entre<br />

eux veillant à l'entour de la tente de leur maître, qu'ils<br />

avaient le privilège de monter et de démonter. Lorsque<br />

un chaouch ou bourreau.avait trop de têtes à couper, ce qui<br />

arrivait souvent, ils l'aidaient dans sa sinistre besogne,<br />

très flattés et très empressés.<br />

Des soldats prisonniers nous ont dépeint l'armée d'Abdel-Kader<br />

se mettant en marche.<br />

Dès trois heures, du matin, l'émir se mettait à prier.<br />

Vers quatre heures, un premier roulement de tambours<br />

donnait le signal du réveil du camp. Une demi-heure<br />

après, un second roulement annonçait le départ de l'infanterie<br />

; alors seulement l'on abattait les tentes, et Abdel-Kader<br />

ne cessait ses prières qu'au moment où ses nègres<br />

lui annonçaient que la sienne allait tomber. On chargeait<br />

pêle-mêle les bagages et les objets de campement sur des<br />

chameaux, des mulets, des ânes, des chevaux de bât;<br />

le désordre était inimaginable. Enfin, un troisième roulement<br />

de tambours avertissait que le convoi était prêt à<br />

partir; puis on amenait à l'émir son cheval sur lequel il se<br />

hissait à l'aide d'un tabouret de velours. Quelquefois un<br />

nègre lui offrait son dos. Cette prévenance s'explique<br />

parce que les étriers arabes sont peu longs. Ajoutons à<br />

cela qu'il avait lui-même les jambes fort courtes ; mais<br />

comme il était d'une force musculaire remarquable, on le<br />

,voyait souvent s'élancer d'un bond sur la selle ; c'était<br />

un véritable tour de force, car la palette de la selle arabe<br />

s'élève<br />

siège.<br />

à trente ou trente-cinq centimètres au-dessus du<br />

Une fois l'émir à cheval, les<br />

du départ. La musique [nouba),<br />

chefs donnaient le<br />

composée de huit<br />

signal<br />

à neuf<br />

musiciens, était en tête suivie par huit Arabes portant<br />

dans des fourreaux de cuir rouge autant de fusils appar-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!