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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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l'honneur que le 2" léger, tant qu'il sera commandé par moi,<br />

se fera hacher plutôt que de laisser, non pas un soldat<br />

blessé, mais une simple courroie de sac au pouvoir des<br />

Arabes. »<br />

L'armée prit peu à peu l'habitude de ne jamais laisser<br />

un blessé entre les mains de l'ennemi; c'était, c'est encore<br />

une question d'honneur. Les Arabes déterraient jusqu'aux<br />

cadavres pour les mutiler et les brûler ! En 1840, au<br />

retour du déblocus de Médéà, le 2" léger retrouva les ossements<br />

calcinés de MM. Guyon et de Goyon, tués quelques<br />

jours auparavant à l'attaque du col de Mouzaïa et enterrés<br />

sur place dans la même fosse. On reconnut les restes de<br />

ces pauvres officiers au pied de M. Goyon, pied d'une<br />

petitesse remarquable. Encore aujourd'hui on doit prendre<br />

des précautions pour l'enterrement des cadavres pendant<br />

les expéditions, afin d'éviter les profanations ; et pourtant<br />

les insurrections, n'ont plus le caractère de celles d'autre^<br />

fois.<br />

Les moeurs se sont singulièrement adoucies de part et<br />

d'autre et les représailles ne sont plus à l'ordre du jour.<br />

Rappelons seulement qu'il est de dures nécessités ;<br />

après le massacre de TOued-Zergua en 1882, pendant la<br />

campagne de Tunisie, le général d'Aubigny fit fusiller<br />

quatre-vingts insurgés tunisiens ; mais les autres coupables<br />

au nombre de plus de cent, livrés au conseil de<br />

guerre qui les condamna à mort, furent tous remis ensuite<br />

en Ube7'té! M. le président Grévy manifestait ainsi ses<br />

regrets contre les exécutions sommaires que son humanité<br />

incorrigible reprochait au général d'Aubigny. Le<br />

père Gracias (ainsi l'appellent les condamnés de la Nouvelle-Calédonie)<br />

fût mort de chagrin dans les premières<br />

années de la conquête algérienne, où Ton rendait oeil<br />

pour oeil et dent pour dent. Exaspérés plus peut-être que<br />

leurs soldats, les officiers laissaient faire. En 1845, lors<br />

des événements du Dahra et de la prise d'armes du célèbre<br />

Bou-Maza, les Kabyles firent prisonniers deux sol-

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