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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 336 —<br />

une amère plaisanterie, et le monarque vaincu se garda<br />

bien d'insister !<br />

L'émir résolut donc d'attendre patiemment l'occasion<br />

de- reparaître en scène. Il était bien placé à cette fin,<br />

car, réfugié chez les montagnards du Riff, à quelques<br />

lieues seulement de nous, il pouvait facilement, par ses<br />

émissaires, se tenir au courant de tout ce qui se passait en<br />

Algérie. L'occasion désirée ne se fit pas attendre longtemps.<br />

S'il est vrai qu'après la campagne de 1843, signalée<br />

par la prise de la Smala et la destruction de Tegdempt<br />

et de Thaza, une sorte de lassitude s'était emparée des<br />

Arabes, et, au moment de la guerre du Maroc, les avait<br />

rendus sourds à toutes les excitations, malgré les chances<br />

favorables qu'offrait à l'insurrection une guerre soutenue à<br />

la frontière occidentale, cette lassitude avait cessé au bout<br />

d'un an. Déjà les esprits se ranimaient au souffle des prédications<br />

fanatiques d'affiliés aux congrégations musulmanes.<br />

On ne saurait croire quel empire celles-ci prennent<br />

en Algérie, sur l'esprit des hommes dont elles font leurs<br />

instruments.<br />

Pendant la terrible insurrection que les confréries<br />

provoquèrent alors (1845) un fait d'une nature étrange<br />

se produisit à Sidi-bel-Abbès, où nous n'avions à cette<br />

époque qu'une simple redoute en terre. Le commandant<br />

supérieur de ce poste était allé, avec la plupart de ses<br />

soldats, visiter le territoire d'une tribu voisine, lorsqu'une<br />

soixantaine d'Arabes vinrent e:i chantant des prières, et<br />

sans armes apparentes, se présenter à la porte de Sidi-Bel-<br />

Abbès. Le factionnaire, voulant les empêcher d'entrer,<br />

fut en un clin d'oeil entouré, désarmé, poignardé et jeté<br />

dans un fossé ; puis, le yatagan à la main, les Arabes se<br />

répandirent dans le fort, tombant sur tout ce qu'ils rencontraient<br />

; ils massacrèrent ainsi une vingtaine de nos soldats.<br />

Heureusement, quelques officiers restés à la redoute<br />

réussirent à rallier leurs hommes, et les lancèrent sur les<br />

assaillants. Ceux-ci, luttant avec une rage extraordinaire,

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