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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 427 —<br />

de broussailles fort élevée, dans laquelle on avait ménagé<br />

deux passages ; de cette manière, la garde était plus facile.<br />

» Le 27 avril, vers deux ou trois heures de l'après-midi,<br />

arriva une lettre d'Abd-el-Kader ; ensuite trois cavaliers<br />

vinrent à notre camp pour chercher les officiers, de la part<br />

de Mustapha-ben-Tahmi, et, sous prétexte de les faire assister<br />

à une fête chez le khalifa, ils emmenèrent MM. de Cognord,<br />

Larrazet, Marin, Hillerin, Cabasse, l'adjudant Thomas,<br />

le maréchal des logis chef des hussards Testard, le<br />

hussard Trattel et deux autres.<br />

» A l'entrée de la nuit, les autres prisonniers furent réunis<br />

sur un rang. On nous avait donné l'ordre d'apporter tous<br />

nos effets avec nous. Quand nous avons été ainsi rassemblés,<br />

les fantassins réguliers sont venus, et on nous a séparés<br />

pour nous conduire dans leurs gourbis. Nous étions<br />

sept par gourbi. Je dis à mes camarades qu'il y aurait<br />

quelque chose pendant la nuit, qu'il ne fallait pas dormir,<br />

mais nous tenir prêts à nous défendre dans le cas où l'on<br />

voudrait nous tuer. J'avais un couteau français, que j'avais<br />

ramassé sur le bord de la Malouïa trois jours auparavant.<br />

En entrant dans la cabane, j'avais trouvé une faucille, que<br />

j'avais donnée à mon camarade Daumat. Au moindre bruit,<br />

avais-je dit, je sortirai, et vous me suivrez.<br />

» Vers minuit, les soldats d'Abd-el-Kader poussèrent un<br />

cri. C'était le signal. Je sors le premier, je rencontre un<br />

régulier, je lui donne un coup de couteau dans la poitrine ;<br />

il tombe, je saute dans l'enceinte dé buissons, et je roule<br />

par terre. Pendant que j'étais à me débarrasser, des soldats<br />

arrivent cherchant à me prendre ; mon pantalon était<br />

heureusement en mauvais état, il reste entre leurs mains,<br />

et je m'échappe en chemise. Dans un ravin, à cent mètres<br />

du camp, une embuscade tire sur moi, une balle me blesse<br />

légèrement à la jambe droite ; je continue à fuir, je monte<br />

sur une colline, et je m'assieds pour voir si quelqu'un de<br />

mes camarades pourra me rejoindre.

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