11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 358 —<br />

Les conséquences de la bataille d'Isly furent à peu près<br />

nulles ; une belle page de plus dans nos annales militaires,<br />

un vain titre héraldique pour celui qui avait remporté la<br />

victoire, et une délimitation défectueuse de nos frontières,<br />

délimitation dont nous souffrons cruellement depuis l'insurrection<br />

à peti près permanente des Ouled-Sidi-Cheik, voilà<br />

ce que valurent à la France les héroïques efforts de nos<br />

armées de terre et de mer. Et Abd-el-Kader continuant à<br />

retirer du Maroc des secours de toute espèce put encore<br />

lutter trois ans contre la France.<br />

L'émir avait assisté à la bataille du haut des premiers<br />

contre-forts du massif des Beni-Snassen, dont les contingents,<br />

avec ceux des montagnards du Riff, attendaient<br />

l'issue de la lutte pour se ruer sur le chrétien s'il eût été<br />

vaincu. Il faut bien comprendre les deux sentiments opposés<br />

qui s'étaient fait jour dans l'esprit de notre implacable<br />

ennemi. D'un côté, il désirait la défaite de l'armée française<br />

qui aurait donné, en Algérie, le signal d'une insurrection<br />

générale dont il avait préparé l'explosion et prévu les conséquences<br />

; d'un autre côté, il lui eût été pénible de voir<br />

les Marocains s'installer à Oran. En outre il n'était pas<br />

fâché qu'une rude leçon fût infligée au prince qui avait<br />

refusé son concours et méprisé ses conseils. Ce jeune présomptueux<br />

lui avait en effet constamment fait répondre<br />

qu'il n'avait nul besoin de son aide et qu'il comptait, avec<br />

les vaillants contingents du Moghreb, anéantir ces Français<br />

auxquels lui, Abd-el-Kader, n'avait jamais pu résister.<br />

L'intervention, malveillante comme toujours, de l'Angleterre,<br />

nous empêcha de recevoir aucune indemnité du<br />

Maroc pour les frais occasionnés par notre double expédition<br />

sur mer et sur terre. On prononça alors, pour la<br />

première fois, ces paroles stupides, consolations de nos<br />

guerres stériles :<br />

.« La France n'a pas besoin qu'on lui paie ses victoires. »<br />

Le traité de Tanger, conclu le 10 septembre 1844, mit<br />

fin à la guerre de la France avec le Maroc. Nous n'analy-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!