11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 430 —<br />

jusqu'à onze heures et demie. Sans doute on recueillait de<br />

divers côtés des réguliers qui cherchaient à rejoindre l'émir.<br />

Enfin, le soir, le lieutenant revint avec une lettre de<br />

l'émir, écrite par Mustapha-ben-Tahmi. J'étais obligé de<br />

prendre des engagements, je les ai pris, et j'ai le ferme espoir<br />

que le gouvernement les ratifiera. »<br />

Disons tout de suite que Lamoricière avait promis de<br />

faire conduire Abd-el-Kader à Alexandrie, avec sa famille.<br />

Mais tout en parlementant avec son adversaire, le général<br />

avait prudemment envoyé le colonel de Montauban, avec<br />

cinq cents hommes de cavalerie, observer les mouvements<br />

de la déïra; le colonel la trouva dans un état déplorable,<br />

encombrée de blessés et de malades, et déjà attaquée<br />

par les tribus algériennes qui cherchaient à la piller.<br />

Il la mit en sûreté, lui prêta le secours de ses chirurgiens,,<br />

et prévint Lamoricière de ce qui se passait. Celui-ci fit<br />

aussitôt partir le colonel de Mac-Mahon avec les zouaves<br />

et un bataillon du 9° de ligne pour relever le colonel de<br />

Montauban, qu'il dirigea sur le marabout de Sidi-Brahim.<br />

Lui-même se porta sur ce point avec Cavaignac. A peine<br />

arrivés, nos généraux virent venir à eux quelques cavaliers<br />

qui agitaient leurs burnous en signe de soumission.<br />

C'était l'avant-garde de ceux qui restaient à Abd-el-Kader.<br />

L'émir ne tarda pas à paraître, accompagné de Mustaphaben-Tahmi<br />

et de quelques autres chefs fidèles à son malheur<br />

; sa famille suivait à un kilomètre en arrière, sous la<br />

garde d'une vingtaine de spahis.<br />

Abd-el-Kader prit à peine le temps de se présenter ; il<br />

demanda à faire ses prières au marabout de Sidi-Brahim ;<br />

c'était comme une expiation du massacre de nos infortunés<br />

compatriotes, dont le sang paraissait encore sur les murs.<br />

Un quart d'heure après, il revint près du colonel de Montauban.,<br />

qui l'escorta jusqu'à Djemma-Ghazaouat, où le duc<br />

d'Aumale venait d'arriver en bravant une violente tempête.<br />

Conduit aussitôt près du prince, l'émir déchu déposa<br />

humblement ses sandales devant la porte, et attendit un

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!