11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 208 —<br />

voi se composait de neuf cents animaux très chargés.<br />

Dans des montagnes affreuses, sans chemins, quoique nos<br />

fantassins eussent six jours de vivres et soixante cartouches,<br />

la colonne ne laissa en arrière ni un mulet, ni<br />

un homme.<br />

A la Maison-Carrée, dernière étape avant d'arriver à<br />

Alger, le prince royal réunit les officiers, demandant que<br />

les sous-officiers et soldats pussent approcher; il leur<br />

adressa à tous les plus nobles paroles. Les régiments se<br />

formèrent ensuite en colonne, et le prince, mettant l'épée à<br />

la main, défila devant le maréchal Valée, lui témoignant par<br />

là sa déférence pour la haute dignité dont il était revêtu.<br />

La noblesse de race s'inclinait devant l'illustration militaire<br />

!<br />

Les habitants d'Alger avaient ignoré cette expédition,<br />

en sorte qu'ils en apprirent à la fois et le projet et l'exécution.<br />

Aussitôt la population se mit en habits de fête,<br />

pavoisa les maisons, et accourut au devant de nos braves<br />

soldats qui venaient de déployer le drapeau français là<br />

où les Turcs n'avaient osé montrer le leur et où « les<br />

Romains n'avaient jamais porté leurs aigles ».<br />

Deux jours après, le duc d'Orléans offrait un banquet<br />

aux troupes de sa division, sur l'esplanade Bab-el-Oued,<br />

où depuis a été bâti l'arsenal d'Alger. Au dessert, après<br />

une salve d'artillerie, le maréchal Valée, qui présidait cette<br />

fête de famille, porta la santé du roi; puis le prince, montant<br />

sur une table, fit entendre une de ces improvisations<br />

chaudes et émues pour lesquelles il avait un vrai talent.<br />

Le côté romanesque de l'expédition des Portes de fer<br />

frappa le public, souvent injuste pour la prudence, toujours<br />

enthousiaste des témérités heureuses. Mais personne ne<br />

pressentit d'abord que si la France était grandie en Afrique.<br />

Abd-el-Kader était diminué. Il ne pouvait s'y résoudre.<br />

Ses bataillons réguliers étaient organisés, son matériel de<br />

guerre en état, ses approvisionnements au complet, ses<br />

projets arrêtés. Il ne lui restait rien à espérer de la paix.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!