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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 454 —<br />

L'institution a été attaquée, et il est de mode aujourd'hui<br />

de la décrier ; nous n'avons pas à la défendre, faisant ici<br />

de l'histoire et non de la polémique. Ce que nous tenons à<br />

établir, c'est que les officiers délégués aux affaires arabes<br />

ont été presque partout des modèles de dévouement et<br />

d'énergie.<br />

Plutôt soldats qu'administrateurs, toujours à cheval, ils<br />

prenaient le commandement des goums ou contingents<br />

irréguliers, fournis par les tribus alliées; malheureusement,<br />

il arriva bien des fois que ces goums firent défection, abandonnant<br />

à l'ennemi ceux qui étaient chargés de les conduire.<br />

Le général Randon, en 1842, eut ainsi à venger la<br />

mort d'un brave et excellent soldat, M. Gay, frère de<br />

Mm 0 Emile de Girardin, que nos auxiliaires avaient livré aux<br />

tribus révoltées de l'Edough, près de Bône. Nous citons<br />

cet exemple, parce que sa mort eut, à l'époque dont nous<br />

parlons, un grand retentissement ; mais M. Gay n'avait fait<br />

que subir le sort de nombre d'officiers des affaires arabes.<br />

Il se heurta à l'ennemi avec son goum, et voulut<br />

charger, oubliant que dans la troupe irrégulière qu'il commandait,<br />

il n'y avait que lui de Français. Ses goumiers le<br />

suivirent d'abord, s'arrêtèrent aux premières balles qu'ils<br />

entendirent siffler, et tournèrent bride, dès qu'ils virent leur<br />

chef démonté. Les insurgés arrivèrent sur le malheureux<br />

officier abandonné aussi lâchement, et le tuèrent à coups<br />

de pierres.<br />

Après la catastrophe du lieutenant Marin, à Aïn-Témouchent,<br />

Cavaignac, ne pouvant accourir de sa personne au<br />

secours de la redoute, puisqu'il avait sur les bras toute<br />

l'insurrection des Traras, voulut au moins y expédier un<br />

approvisionnement de cartouches. Comme il manquait de<br />

troupes, il pria le lieutenant-colonel Valsin-Esterhazy de<br />

tenter l'aventure. Cet officier supérieur n'hésita pas,<br />

quoiqu'il fût seul Français avec cinq cents Arabes, d'autant<br />

moins sûrs qu'Abd-el-Kader, après ses triomphes de Sidi-<br />

Brahim et d'Aïn-Témouchent, travaillait toutes les tribus de

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