11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 63 —<br />

contre le camp français. Nous étions prévenus, car l'Arabe<br />

n'attache au mot traître aucune espèce de signification<br />

déshonorante ; les espions qui nous prévinrent reçurent<br />

leur gratification, se coulèrent ensuite dans la broussaille<br />

pendant la nuit, et firent consciencieusement, dans la journée<br />

suivante, le coup de feu contre nous.<br />

Un des régiments qui souffrirent le plus au combat de<br />

Staouëli, fut le 28G de ligne. Le 19 au matin, dès les premiers<br />

coups de fusil, ce régiment se laissa emporter par<br />

son ardeur et fut bientôt entouré par les Turcs, conduits<br />

par Ibrahim-Agha en personne. Les Turcs se battaient<br />

•comme M. Thiers raconte qu'ils se battaient à Aboukir;<br />

ils déchargeaient leurs fusils de loin, les jetaient en bandoulière,<br />

continuaient à s'avancer, bravement, faisaient<br />

feu de leurs pistolets à bout portant, et mettaient ensuite<br />

le sabre à la main. En Egypte, ils avaient un moment<br />

ébranlé les fameuses demi-brigades de l'armée d'Italie ; à<br />

Staouëli, ils faillirent enlever tout le 28° de ligne. En un<br />

clin d'oeil ce régiment perdit le'quart de son effectif; les<br />

hommes se pelotonnaient déjà et le mot « Plus de cartouches<br />

» courait dans les rangs et ébranlait les plus<br />

intrépides. Incapables de pousser par eux-mêmes une<br />

charge à fond, les Arabes étaient arrivés à la suite des<br />

Turcs et poussaient d'horribles clameurs. Turcs et Arabes,<br />

voyant le 28e dessiner un mouvement de retraite, redoublent<br />

d'audace ; on se bat corps à corps au milieu<br />

d'une inexprimable confusion. Mais une voix vibrante<br />

s'élève au-dessus du tumulte ; c'est celle du colonel Monnier.<br />

« Au drapeau, mes enfants, au. drapeau. » En un clin<br />

d'oeil le 28° se redresse et forme le carré autour du dra-<br />

peau. Le 29e, amené par le général Colomb d'Arcine,<br />

accourt à perte d'haleine, et tous ensemble refoulent l'ennemi<br />

à la baïonnette.<br />

On cite au combat de Staouëli un sergent-major du 14* de<br />

ligne dont nous regrettons de n'avoir pu retrouver le nom.<br />

Atteint d'un coup de feu, il tomba, se releva au cri de :<br />

6

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!