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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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L'idée du général fut écartée par la suite ; son plan parut<br />

trop dispendieux. Il faut considérer, disait-on, que l'établissement<br />

d'un seul colon militaire coûterait de 5 à<br />

6,000 francs, ce qui, pour deux cent mille colons choisis de<br />

la sorte, nécessiterait une dépense d'un milliard tout au<br />

moins.<br />

C'était peut-être aller un peu vite en besogne que de<br />

calculer ainsi. Dans tous les cas, il est des entreprises qui<br />

rendent au centuple ce qu'elles coûtent au pays. Si, depuis<br />

cinquante-cinq ans, l'Etat avait inscrit chaque année à son<br />

budget cinq millions pour rétablissement en Algérie de<br />

colons militaires, nous aurions là-bas une population agricole<br />

excellente, sans avoir dépensé plus de deux cents à<br />

deux cent cinquante millions en un demi-siècle, à peine.<br />

Quand le général Bugeaud entreprit l'application de<br />

son système, il décida que tous les régiments feraient un<br />

peu de colonisation. Il reprit un arrêté du général Schramm,<br />

(gouverneur intérimaire de l'Algérie après le départ du maréchal<br />

Valée), ordonnant que des terres à proximité des<br />

camps seraient mises à la disposition des troupes, autant<br />

que possible à raison de deux hectares cinquante<br />

centiares par bataillon, pour être cultivées au profit de<br />

l'ordinaire et de la masse générale d'entretien. Bugeaud<br />

déclara que chaque régiment disposerait de trente hectares<br />

pris soit sur les biens domaniaux, soit, en cas d'insuffisance,<br />

par expropriation pour cause d'utilité publique sur ceux<br />

des indigènes.<br />

En 1842, le théâtre de la guerre s'étant un peu éloigné<br />

de la plaine de la Mitidja et de la banlieue des villes que<br />

nous occupions sur la côte, Bugeaud obtint qu'un crédit<br />

de 500,000 francs serait inscrit au budget ordinaire<br />

pour donner de l'impulsion aux travaux agricoles ; un<br />

autre de 485,500 francs sur la caisse coloniale fut consacré<br />

à de nouveaux essais. On forma à Alger un bureau<br />

de colonisation, auquel on adjoignit une section de géomètres.<br />

On créa ainsi autour de cette ville quatre centres<br />

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