11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 325 —<br />

On évalue leur population à vingt-cinq mille âmes.<br />

Comme ils ne pourraient vivre du produit des palmiers dans<br />

leurs pauvres oasis, les M'zabites demandent des ressources<br />

au commerce. Non seulement ils trafiquent avec toutes les<br />

tribus sahariennes, mais encore ils émigrent et se partagent<br />

en Algérie les différentes branches du négoce. Dans<br />

toutes les villes, on trouve des corporations du M'zab ; les<br />

hommes qui ne commercent pas sont généralement masseurs<br />

dans les bains maures. Ils se cotisent entre eux<br />

pour tirer un des leurs d'embarras ou pour payer les dettes<br />

qu'il<br />

aurait laissées en mourant.<br />

Répétons encore qu'il ne faut pas confondre le Sah'ra<br />

algérien avec le désert proprement dit. Le Sah'ra algérien<br />

n'en est que l'antichambre. L'immense pays (1) qui s'étend<br />

entre l'Océan et l'Abyssinie, entre l'Algérie et le Niger/est<br />

habité parles Touaregs, que les Arabes nomment les voilés,<br />

à cause de l'étoffe de soie noire rabattue sur leur visage.<br />

« Des gens comme nous, disent-ils, ne doivent pas se<br />

montrer. » Ce n'est pas dans cette profession de foi orgueilleuse<br />

qu'il faut rechercher la raison d'être du voile noir des<br />

Touaregs, mais bien dans les ophthalmies qui les atteindraient<br />

si leurs yeux n'étaient pas protégés contre la réverbération<br />

des sables. Ils se rasent la figure et les moustaches,<br />

et portent les cheveux si longs qu'ils sont forcés de<br />

les tresser. Leurs armes sont une longue lance à large fer,<br />

des javelots dont la pointe est doublée de crocs recourbés<br />

et qu'ils portent attachés sur le devant de la selle de leurs<br />

méharis (chameaux de course). Ils ont de plus un poignard<br />

et un sabre. Entre leurs mains, le poignard est fort dangereux;<br />

ils le renferment dans une gaîne appliquée sous<br />

l'avaht-bras gauche, où il est attaché par un cordon ; de<br />

cette façon le manche, qui vient se fixer au creux de la<br />

main, est constamment facile à saisir. Cependant ils préfèrent<br />

à tout le sabre ; quelques chefs ont seuls des fusils.<br />

;t) Le vraidésert.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!