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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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et du premier Empire, sans paille, sans bois, sans médica-<br />

ments, privés de la distraction du combat, ayant juste<br />

assez de place pour faire quelques pas sur la crête rocheuse<br />

de l'îlot, réduits à un peu de biscuit, de viande<br />

salée et à un litre d'eau par jour, puisée à des tonneaux<br />

que venait remplir tous les quinze jours un bâtiment<br />

envoyé d'Oran, les soldats du commandant Sol ne se laissèrent<br />

pas abattre. Ils mangèrent les serpents, les crapauds<br />

et les lézards, seuls êtres vivants qu'on rencontrât sur ce<br />

rocher pelé de Rachgoun qui n'offrait pas trace de végétation.<br />

Pendant quatre mois ils ne perdirent jamais cette<br />

gaîté spirituelle qui est la compagne habituelle du troupier<br />

français dans ses misères.<br />

Nous<br />

tion de<br />

avons montré les zéphyrs<br />

Constantine où ils formaient<br />

à la première<br />

la compagnie<br />

expédi-<br />

franche<br />

du capitaine<br />

leurs à poil,<br />

Blangini, surnommée<br />

à cause de leurs habits<br />

la compagnie des tirail-<br />

déchirés et du désordre<br />

de leur tenue ; toujours à l'extrême avant-garde, elle fit<br />

l'admiration<br />

elle la vit se<br />

de l'armée<br />

jeter dans<br />

; celle-ci<br />

le Rummel<br />

battit des<br />

débordé<br />

mains quand<br />

au chant de la<br />

Marseillaise<br />

Aty.<br />

pour s'élancer ensuite à l'assaut du Coudiat-<br />

Non seulement ils se battaient bien, mais ils étonnaient<br />

chacun<br />

de cris<br />

par leur<br />

; à peine<br />

entrain et leur résistance à la fatigue. Pas<br />

quelques murmures sans fiel. « Plus de<br />

bonne volonté que de souliers, a dit d'eux le colonel<br />

Trumelet,<br />

touches<br />

plus d'insouciance<br />

que de vivres, »<br />

que de chemises, plus de car-<br />

Et plus loin le colonel ajoute (i) :<br />

« Ces pauvres déguenillés ont employé tous les artifices<br />

pour retenir<br />

le linge par<br />

à leurs flancs un pantalon délabré qui crache<br />

mille ouvertures ; quelques-uns en ont complètement<br />

perdu, le fond : il a été ingénieusement remplacé<br />

par celui du caleçon, qu'ils ont enté sur les jambes<br />

(1) 11parlai en 1854.

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