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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 204 —<br />

six jours et six nuits une résistance trop peu connue, et<br />

qui mérite d'être citée parmi les plus beaux faits d'armes.<br />

Elle allait succomber, car l'eau manquait absolument et<br />

les soldats en étaient réduits à boire leur urine ; mais les<br />

tribus kabyles voulurent d'avance se partagerles dépouilles<br />

des vaillants défenseurs de la place, et se prirent si violemment<br />

de querelle, qu'après en être venus aux coups de<br />

fusil, elles se dispersèrent, et le bataillon fut ainsi délivré.<br />

Envoyé au secours de la garnison, le général d'Arbouville<br />

prit sur lui d'évacuer Djemilah. En compensation,<br />

le maréchal Valée établit un poste à Djigelly, le Gigel des<br />

Barberousse. Nous occupions donc dans la province de<br />

Constantine Bougie (Bou-Djaïa), Djigelly, Stora, Philippeville<br />

(Sguigda), Bône (el Hannaba) et la Calle (el Khal) sur<br />

la côte, et dans l'intérieur Constantine, Guelma et Milah.<br />

En 1839, le général Galbois retourna à Sétif, cette fois-ci<br />

définitivement, et fonda un établissement sur les ruines de<br />

la citadelle de Sitifis relevée par Bélisaire. Cette ville, qui<br />

devint une des clefs de l'Algérie, était à cette époque la<br />

tête de la digue opposée à Abd-el-Kader dans la province de<br />

Constantine. Les plus importants des chefs arabes se groupèrent<br />

autour de nous : c'étaient entre autres Ben-Aïssa,<br />

ancien lieutenant d'Ahmed-Bey, qu'il avait abandonné, plein<br />

de mépris pour la lâcheté de son maître, Ben Ganah; surnommé<br />

le serpent du désert, chef des oasis du Ziban ou<br />

pays de Biskra, Mokrani, chef des tribus de la Medjana,<br />

pays à l'ouest de Sétif. Les Mokrani prétendaient descendre<br />

d'un Montmorency venu en Algérie avec le duc de<br />

Beaufort sous Louis XIV ; ils nous furent fidèles jusqu'en<br />

1870.<br />

A côté d'eux, tous de familles illustres excepté l'ancien<br />

forgeron kabyle Ben-Aïssa, se montrait Caïd-Ali, soldat<br />

parvenu, ancien canonnier dans la milice turque. Il<br />

disait en montrant sa croix de la Légion d'honneur : « Elle<br />

est rouge du sang des ennemis de la France ; voilà ma généalogie.<br />

»

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