11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 355 —<br />

lets ; mais la vigueur de notre attaque rendit impossible de<br />

nouvelles décharges d'artillerie. En un clin d'oeil, les spahis,<br />

qui formaient la tête de colonne, franchirent les faibles<br />

barrières qui protégeaient le camp marocain. Tout ce qui<br />

s'opposait à leur course fut renversé, et les fantassins ennemis,<br />

après s'être défendus assez bravement pendant quelques<br />

instants, Curent dispersés; les-artilleurs, sabrés sur leurs<br />

pièces, en laissèrent quatorze entrj les mains de nos cavaliers.<br />

Tout le matériel de l'a.mée marocaine tomba entre<br />

nos mains : ses munitions de guerre, ses bagages, la tente<br />

même et le parasol du fils de l'empereur, objets qui, quelque<br />

temps après, furent exposés dans le jardin des Tuileries<br />

et livrés à la curiosité des Parisiens.<br />

« Allons ! mes enfants, dit alors avec bonne humeur le<br />

maréchal Bugeaud aux clairons de l'infanterie, sonnez la<br />

casquette du père Bugeaud. »<br />

Les clairons donnèrent alors le signal de la marche<br />

en avant. Nos fantassins se miren 1;à cueillir dans les tentes<br />

ceux des Marocains qui a^aiern cherché derrière la toile<br />

des abris illusoires. Presque touto l'infanterie impériale qui, à<br />

la fin du combat, avait fait preuve ils ia plus insigne lâcheté,<br />

fut ïaite prisonnière. Le premier ds aos officiers qui pénétra<br />

dans la tente du fils de l'empe.'^ur et se coucha sur les<br />

coussins épars sur le sol, était UQ sous-lieutenant du 15° léger,<br />

M. Kampff, aujourd'hui général de division.<br />

Cependant le colonel Morris, à l'aile droite avec ses cinq<br />

cents chasseurs d'Afrique, soutenait audacieusement le<br />

choc de six mille cavaliers, qui, ralliés à quelque distance,<br />

avaient repris l'offensive. Au maréchal, qui lui<br />

envoya l'ordre de rallier, il fit répondre qu'en face d'un<br />

ennemi aussi nombreux un mouvement en arrière pourrait<br />

amener un désastre, tandis qu'il se faisait fort de repousser<br />

victorieusement ses attaques jusqu'au moment où quelques<br />

bataillons d'infanterie pourraient venir le dégager.<br />

Les chasseurs de l'intrépide colonel Morris font des prodiges;<br />

groupés en pelotons, ils pénétrent la masse corn-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!