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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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lendemain, vers dix heures du matin, il serait rendu à Aïn-<br />

Temouchent. A minuit, la petite troupe franchit l'Ouedïsser,<br />

pour gagner un piton sur lequel se voyaient trois<br />

marabouts en ruines. C'est là que le lieutenant Marin<br />

comptait faire une halte. Le détachement atteignit péniblement<br />

ce point; les hommes déposèrent leur sac, et<br />

commencèrent les préparatifs de leur repas. Ils n'avaient<br />

plus que deux heures de tion.<br />

marche<br />

Tout à coup débouchèrent<br />

pour arriver<br />

de nombreux<br />

à destina-<br />

groupes de<br />

cavaliers arabes, parmi lesquels on distinguait Abd-el-<br />

Kader et Bou-Hamidi, le khalifa de Tlemcen. Renonçant<br />

à attaquer la redoute d'Aïn-Temouchent, à cause des charrues<br />

que le capitaine Safrane avait si ingénieusement disposées<br />

en batterie, l'émir reprenait la route de la frontière<br />

marocaine, sans se douter de la rencontre qu'il allait faire<br />

et de la proie que le hasard lui ménageait.<br />

A la première apparition des goums ennemis, les soldats<br />

du détachement. Marin coururent aux armes. Certes, la<br />

défense était facile ; outre qu'ils se trouvaient sur un mamelon<br />

dominant la plaine, ils pouvaient se retrancher dans<br />

les ruines des trois marabouts, qui se flanquaient mutuellement.<br />

Abd-el-Kader et Bou-Hamidi allaient passer leur<br />

chemin, peu soucieux d'engager avec leurs cavaliers une<br />

lutte problématique contre nos fantassins occupant une<br />

position favorable, lorsqu'ils virent s'avancer vers eux un<br />

officier français.<br />

accès de folie,<br />

C'était M. Marin, qui, pris évidemment d'un<br />

avait défendu à ses hommes de bouger, et<br />

venait offrir de se rendre, lui et sa troupe, moyennant<br />

la vie sauve pour tous.<br />

On vit alors, ô honte ! la cavalerie arabe entourer le détachement<br />

français, lui faire mettre bas les armes, s'emparer<br />

des munitions, et se diriger sur le Maroc, traînant à sa<br />

suite deux cents soldats qui allèrent, sur les bords de la<br />

Tafna, rejoindre les chasseurs pris à Sidi-Brahim.<br />

Abd-el-Kader déclara plus tard que jamais il n'aurait<br />

osé attaquer le détachement Marin, s'il avait fait mine de

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