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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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comme lui. Sans doute, cet individu était encore un émissaire<br />

des khouans ; il avoua, du reste, appartenir à la grande<br />

confrérie des Muley-Thaïeb, qu'il glorifia avec emphase,<br />

déclarant qu'elle était si redoutable, qu'aucun sultan ne<br />

pouvait être nommé sans son assentiment (1). Quand le<br />

président du conseil de guerre lui demanda pourquoi lui,<br />

étranger, était venu prendre part aux insurrections algériennes,<br />

il répondit : « Je n'avais d'autre désir que celui de<br />

faire triompher notre sainte religion. » Par là le caractère<br />

religieux de l'insurrection de 1845-1846 s'affirmait nettement.<br />

En France, on en fut surpris, tant on s'était habitué<br />

à parler de l'Algérie sans la connaître.<br />

Cependant, le vrai Bou-Maza s'était jeté clans les Flittas,<br />

puis avait été rejoindre Abd-el-Kader, qui avait repris la<br />

campagne dès le commencement des hostilités. Chassé du<br />

désert par les générauxMarey et Herbillon, le Mouley-el-Sâa,<br />

suivi d'un certain nombre de cavaliers fidèles, essaya de<br />

regagner le Dahra et la vallée du Chélif. Près de Tenietel-Hàad,<br />

il fut rencontré par le lieutenant Margueritte (2),<br />

chef du bureau arabe de Teniet-el-Hâad, qui n'avait avec<br />

lui que quelques spahis avec lesquels il chargea auclacieusement<br />

la troupe de Bou-Maza ; celle-ci perdit la moitié<br />

des siens, avec tous les bagages. Arrivé presque seul<br />

au Dahra, et sachant que le colonel Saint-Arnaud, à<br />

Orléanville, se tenait prêt à toute éventualité, à la tête<br />

d'une colonne toujours tenue en haleine, Bou-Maza. désespérant<br />

de la fortune, prit une résolution extrême : celle de<br />

se rendre. Mais il préféra se constituer prisonnier entre<br />

les mains de celui qui avait été son plus terrible adversaire :<br />

le colonel Saint-Arnaud. Comme le caïd des Beni-Younès,<br />

était occupé à percevoir les impôts dans sa tribu, un homme<br />

se présenta tout à coup devant lui, descendit de cheval et<br />

s'avança fièrement, calme et hardi ainsi qu'aux jours de sa<br />

(t) C'est

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